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Un gay dans la course à la Mairie de Genève

Un gay dans la course à la Mairie de Genève

Didier Bonny est candidat à la municipale partielle de la 2e ville de Suisse, le 4 novembre. Cet indépendant est un des rares Romands ouvertement gay à briguer un tel poste. Interview.

A 48 ans, Didier Bonny a créé la surprise en se portant candidat à l’élection complémentaire au Conseil administratif de la Ville de Genève du 4 novembre prochain. Ce directeur d’école et président du Groupe Sida Genève est un ancien du Parti démocrate-chrétien (PDC). Ancien puisque il a renoncé à porter la couleur orange lors du rapprochement du PDC avec les populistes de l’UDC, en marge d’une élection à la Cour des comptes.

Si aujourd’hui il n’est soutenu par aucun parti, il pourrait bien ratisser large, captant les voix de la gauche et d’une certaine frange du centre. Même si, dans cette hypothèse, il ferait partie du trio de tête des papables rien n’est joué. Il devra dans cette campagne affronter un ancien camarade de parti, le démocrate-chrétien Guillaume Barazzone et la candidate de la gauche de la gauche Salika Wenger. Didier Bonny devra également débattre avec l’UDC Eric Bertinat. On se souvient notamment de ce dernier pour avoir taxé, en 2007, les homosexuels d’«inféconds et aisés» dans une campagne d’affichage lors d’une votation sur l’égalité en matière fiscale entre couples hétérosexuels mariés et couples pacsés de même sexe.

Didier Bonny, vous êtes le premier romand ouvertement gay à briguer un poste dans un exécutif municipal. Croyez-vous que les mentalités soient prêtes?
– Didier Bonny: Oui je le cois. Je pense surtout que les électeurs vont plutôt voter pour la personnalité que je représente, pour ce que je défends. Mon orientation sexuelle ne va pas spécialement entrer en ligne de compte.

Un engagement associatif fort vous caractérise. On vous imaginerait plus à la cohésion sociale. Vous devriez reprendre la sécurité et l’espace urbain. N’est-ce pas là une candidature opportuniste?
– C’est le poste qui est disponible. A partir de là, je pense que l’on peut faire énormément de social dans la sécurité. D’ailleurs, un des points de mon programme c’est un franc pour la sécurité, un franc pour la prévention. Je pense qu’avec les acteurs de terrain que sont les agents municipaux mais aussi ceux qui travaillent dans l’animation, comme dans les maisons de quartier, ou bien dans l’éducation, il y a de quoi construire un joli réseau. Social et sécurité: les deux vont ensemble!

En matière de sécurité justement, que peut-on faire pour protéger les personnes LGBT des agressions?
– Je dirais que le meilleur moyen de lutter contre les agressions, c’est de lutter contre l’homophobie. A ce titre, le poste qui vient d’être créé à la Ville de Genève pour sensibiliser, entres autres, l’ensemble des fonctionnaires de la Ville de Genève, et donc également les agents de la police municipale, est une initiative à relever.

Vous êtes issu du Parti démocrate chrétien (PDC). Un parti aux avis tranchés sur les droits des homosexuels. Cela ne vous a jamais posé de problème?
– Non. C’est moi-même qui ai défendu devant l’assemblée du PDC genevois le partenariat. 80 % des personnes avaient voté en faveur du oui. Je pense qu’il faut faire la différence entre le PDC des villes et le PDC des champs au niveau des mentalités.

Pensez-vous que l’électorat homosexuel peut faire la différence sur ce coup-là?
– C’est évident que cela représente un certain pourcentage de la population donc si l’ensemble de cette population se retrouvait dans ma candidature, c’est clair que cela peut faire la différence. D’autant plus que cette élection risque de se jouer à quelques centaines de voix près.

Qui d’autre essayez-vous de séduire?
– Toutes les personnes qui pensent que ma manière de faire de la politique peut être utile à la ville de Genève. Entre proximité et pragmatisme, au-delà du clivage gauche-droite. Je suis quelqu’un qui est pour que l’on se mette autour d’une table et que l’on trouve des solutions tout en ayant le rôle de décider à un moment donné. C’est cet électorat là que j’essaye d’avoir avec moi et c’est un électorat qui est large.

Un récent article du «Temps» relatait les bisbilles entourant le Groupe Sida Genève, dont vous êtes le président, et Dialogai concernant les subventions de la lutte contre le VIH. Saurez-vous, à la tête d’un département, être rassembleur?
– Tout à fait, puisqu’en tant que président du GSG mon action consiste à faire en sorte que tous les acteurs tirent à la même corde. Je crois que j’y parviens plutôt bien. Cet article n’était pas tout à fait correct. Ce n’est pas un problème de subvention entre ces deux entités puisque les subventions sont distribuées par l’Etat. C’est plutôt des manières divergentes de faire de la prévention au sein de la population HSH (hommes ayant des rapports avec sexuels avec d’autres hommes, ndlr). Mais on est en train de discuter de tout ça. J’ai d’excellentes relations avec les personnes qui sont au sein du comité de Dialogai. Pour moi l’objectif est que l’on mette toutes nos forces ensemble pour faire en sorte que les infections diminuent particulièrement au sein de cette population. Donc oui, j’ose dire que je suis un rassembleur.