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Antoni Porowski: «Je suis en quête permanente d’épanouissement personnel»

Antoni Porowski: «Je suis en quête permanente d’épanouissement personnel»

Entretien Zoom programmé début janvier avec Antoni Porowski. Au menu: Queer Eye, madeleine de Proust, statut de sex-symbol et… montre suisse. Une conversation naturelle, animée par la présence de ses chiens et de Kevin Harrington, son boyfriend, en toile de fond.

Antoni Porowski est sans aucun doute le sourire le plus charmeur de la bande de cinq fabuleux de Queer Eye, dont la 6e saison est disponible sur Netflix. Toujours prêt à aider et à mettre son savoir-faire culinaire au service de son entourage et des héro·ïne·x·s rencontré·e·x·s dans Queer Eye jusqu’à Drew Barrymore, le proche de la marque Suisse Omega a incontestablement conquis le cœur de la communauté LGBTIQ+.

Y a-t-il une rencontre qui t’a particulièrement marqué dans la nouvelle saison de Queer Eye?

Chris Baker dirige cette association, The Other Ones Foundation (TOOF), qui vient en aide aux personnes SDF à Austin au Texas. Son histoire m’a marqué parce qu’au moment où j’atterri à Austin pour filmer la saison, la pandémie était en train d’éclater. On voyait des tentes éclore partout en ville, le gouvernement modifiait une loi pour rendre légaux les campings improvisés abritant les gens les plus précarisés. TOOF fournit une adresse à ces personnes car aux Etats-Unis, sans adresse et sans numéro de sécurité sociale, il est impossible d’obtenir un emploi. Jamie m’a aussi beaucoup touché avec son refuge pour animaux. Elle avait adopté un chien pour son fils en situation de handicap et elle en a vu les bénéfices. Elle a donc développé une ferme où des personnes avec des problématiques de santé peuvent côtoyer d’autres personnes qui rencontrent des problèmes similaires, tout en s’occupant d’animaux.

Cette saison, tu explores des souvenirs culinaires tirés de l’enfance des personnes rencontrées, à la façon d’une madeleine de Proust. Pourquoi cette approche plus personnelle? 

La nostalgie a toujours été une partie intime de qui je suis. Mes souvenirs les plus chers – ceux où mes parents sont encore ensemble – sont intimement liés aux repas en famille. Ainsi, explorer les souvenirs culinaires des personnes rencontrées me permet de mieux comprendre qui elles sont et ce qui compte à leurs yeux.

Ces madeleines de Proust peuvent être des souvenirs culinaires comme des photos. Sur ton Instagram, tu montres des souvenirs personnels: ton conjoint, tes animaux, de la nourriture, et d’autres moments conviviaux. Toi qui es un peu nostalgique, est-ce que tu parcours ces souvenirs?

Instagram est un sujet intéressant que j’aborde souvent avec mon copain et mon psy, haha! Mais oui, je consulte ces images pour me remémorer différentes expériences vécues. C’est surtout un moyen d’illustrer mes relations et ma vie en général.

A la rédaction, il nous semble que ton Instagram t’a hissé au rang des sex-symbols de la communauté LGBTIQ+. Quel regard portes-tu sur ce statut?

Avant que Queer Eye ne commence, j’étais terrifié à l’idée d’être catégorisé, je voulais l’éviter à tout prix. Alors j’essaie de montrer un côté versatile de ma personne, car montrer toujours la même chose ne rend pas justice à qui je suis en tant qu’être humain. Ceci explique certains posts plus «sexy», comme celui où je donne un bain à mon chien par exemple, haha!

«Le rôle de gardien du temps d’Omega pour les Jeux Olympiques, le fait d’avoir été le fabricant de la première montre à aller sur la Lune avec la mission Apollo 11 en 1969»

Tu y montres aussi un intérêt pour la mode et les montres, est-ce que tu peux nous en dire plus?

Au début de Queer Eye, l’équipe de stylistes a créé des moodboards pour chacun des intervenants. Pour Jonathan Van Ness, ils proposaient des couleurs flashy, des robes, etc. Pour Tan, c’était plus structuré avec des pantalons taille haute par exemple. Pour moi: un jean’s, un t-shirt blanc et des Stan Smith. Je fais des choix parfois plus excentriques, comme ce gilet jaune que je porte avec un short de sport en soie. En revoyant cet épisode, je me suis dit: «Qu’est-ce qui s’est passé avec ce look?!», haha! Concernant ma montre, j’avais reçu une montre Omega de 1952 que je portais lors du tournage de la première saison, cela m’a rapproché de la marque horlogère. J’ai ensuite été invité à visiter le magasin Omega sur la 5ème Avenue à New York. Ils m’ont offert une montre Dark Side of the Moon, un cadeau qui m’est très cher. J’ai passé au moins trois heures dans le showroom, je voulais tout voir, tout savoir d’Omega. J’ai vu les archives de l’histoire de la maison qui m’impressionne toujours autant: le rôle de gardien du temps d’Omega pour les Jeux Olympiques, le fait d’avoir été le fabricant de la première montre à aller sur la Lune avec la mission Apollo 11 en 1969, ou encore l’or Moonshine développé avec sa teinte unique, plus pâle que l’or jaune traditionnel.

As-tu eu l’occasion de visiter les ateliers en Suisse? 

Oui, Omega nous a invités, Kevin et moi, à les visiter. Au-delà de l’aspect technique et des machines de précision utilisées, j’ai été impressionné par le savoir-faire manuel qu’implique la réalisation de chaque pièce. La marque nous a aussi organisé quelques jours à Saint-Moritz, avec un dîner aux chandelles dans un igloo, c’était magnifique. On a même réussi à s’offrir quelques heures sur les pistes avant de repartir.

«Il est possible de rompre avec son éducation, et malgré tout l’amour que je porte à mes parents, c’est ce que j’ai décidé de faire»

Quand on parle d’Omega, on pense immédiatement à des personnages très virils, des «mâles alpha » comme James Bond. La personne que tu montres à la télé est beaucoup plus connectée à ses émotions, plus sensible et prend soin des autres. Qui t’a inspiré à devenir cette personne-là?

Tout d’abord, je pense que Daniel Craig a fait un travail formidable en rendant James Bond plus sensible. Personnellement, j’ai été éduqué dans une famille catholique traditionnelle, avec des parents d’Europe de l’Est pour lesquels la santé mentale n’était pas un sujet de discussion. Cependant, il est possible de rompre avec son éducation, et malgré tout l’amour que je porte à mes parents, c’est ce que j’ai décidé de faire. J’ai étudié la psychologie à l’université, et je cherche continuellement à travailler à mon épanouissement personnel.

Un dernier mot pour notre lectorat avant que l’on ne se quitte?

Je trouve super que votre magazine crée une visibilité pour la communauté LGBTIQ+ en Suisse francophone. Cette visibilité est une chose incroyablement importante. J’espère que Queer Eye et votre magazine inspirent leurs audiences respectives à exprimer qui ils sont de la manière la plus authentique possible!