Variole du singe: la Suisse veut vacciner… un jour
Alors que le nombre de cas de monkeypox ne cesse d’augmenter en Suisse, l’OFSP a annoncé vouloir acquérir 40 000 doses de vaccins. Mais aucune dose n’est disponible à ce jour et Swissmedic n’a pas encore homologué le produit
Le nombre de cas déclarés de monkeypox en Suisse a atteint les 416 au 22 août 2022. Deux jours plus tard, l’Office Fédéral de Santé Publique (OFSP) a annoncé que la Confédération avait l’intention d’acquérir 40 000 doses de vaccins IMVAMEX destinés à vacciner les personnes exposées contre virus ainsi que 60 000 doses pour l’armée.
Bien que la nouvelle soit réjouissante, nous sommes encore loin de voir démarrer une campagne de vaccination et pour cause:
- D’abord, les doses n’ont pas encore été achetées au laboratoire Bavarian Nordic, ce dernier faisant face à une demande massive mondiale. Cela signifie qu’à ce jour, les doses annoncées restent de l’ordre du virtuel
- Ensuite, le vaccin n’a pas encore été homologué par Swissmedic – Bavarian Nordic n’a pas déposé de demande d’autorisation auprès des autorités fédérales. C’est toutefois un frein relatif. L’OFSP signale en effet que cette utilisation d’un vaccin est «fondamentalement possible, cette utilisation nécessite de bien informer les personnes qui se font administrer ces produits.» Interrogée par nos confrères de Heidi.news, Vanessa Christinet, responsable du Checkpoint de la fondation Profa, à Lausanne, explique: «Je suis prête à vacciner des patients à plein bol et ça ne me pose aucun problème de vacciner hors cadre règlementaire à partir du moment où le vaccin a été accepté par l’Union européenne. Actuellement j’ai le cas de conscience inverse, celui de ne pas vacciner!»
Si personne ne connaît à ce jour la date des premières vaccinations contre le monkeypox en Suisse, l’OFSP a déjà établit des recommandations et considère comme public cible:
- À titre préventif, les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes (HSH) et les personnes trans* changeant régulièrement de partenaires sexuels.
- À titre préventif, les personnes exposées au virus de la variole du singe pour des raisons professionnelles (personnel médical, personnel de laboratoires spécialisés, etc.). Notons que le communiqué ne dit pas si cette catégorie inclut les travailleur·euse·x·s du sexe.
- Les personnes cas-contacts de personnes malades, le but étant d’interrompre les chaînes de transmission et de protéger également les enfants, les femmes enceintes et toute autre personne à risque.
Face à cette nouvelle période de latence à haut risque et aux incertitudes qui demeurent sur le virus et la maladie, notamment sur les modes exacts de transmission, ainsi que sur l’existence de cas asymptomatique, la prévention reste de mise.
Différentes mesures de réduction des risques peuvent être individuellement mises en place:
- Porter un masque dans les lieux clos
- Privilégier les t-shirts manches longues et les pantalons dans les lieux bondés
- Éviter les contacts si son ou un de ses partenaires a des symptômes
- Réduire le nombre de ses partenaires
- Porter le préservatifs lors de rapports sexuels avec pénétration
- Éviter le partage de linge, accessoires de toilette, sex toys…
- Veiller à prendre le numéro de saon·ses partenaire·x·s
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