Avec ou sans Valentin·s
La «fête des amours» nous invite à faire un point sur nos relations affectives… et plus si affinité.
Selon les époques et les régions du monde, le 14 février sont célébrés les couples, les amours et les amitiés. C’est une bonne occasion de se pencher sur les modalités relationnelles que nous pouvons entretenir entre hommes. D’aucuns ont rencontré celui avec lequel ils ont envie de construire une relation durable. Les premières semaines ont permis de mieux se connaître et d’être en mesure de définir ensemble la forme de couple souhaitée.
S’informer réciproquement
Le premier point est de s’informer réciproquement de son statut sérologique. Si l’un des partenaires se sait séropositif, il pourra expliquer à un partenaire séronégatif qu’avec une charge virale indétectable, il n’y a aucun risque de transmission du virus, y compris lors de rapports sexuels. Dans tous les cas, après au moins 6 semaines de relation, il est possible de faire des analyses pour exclure les principales IST et pour vérifier son statut VIH, négatif ou indétectable. Il s’agira ensuite de décider si le couple reste exclusif ou si d’autres partenaires sont acceptés.
Si le couple décide d’être exclusif, le préservatif peut être abandonné à condition que les choses soient claires pour les deux partenaires. Cela implique de discuter de l’attitude à adopter en cas d’incident de parcours. Se mentir, c’est mettre en danger la relation ainsi que sa santé et celle de son partenaire. Si le couple souhaite rester ouvert à d’autres partenaires, reste à décider si ces relations auront lieu ensemble ou chacun de son côté ou encore quelles pratiques sexuelles seront autorisées ou non avec un autre. Les membres du couple doivent choisir ensemble quelle(s) stratégie(s) de réduction des risques VIH pour les rapports entre eux et avec des partenaires occasionnels/ anonymes. Quoi qu’il en soit, un dépistage des principales IST est recommandé tous les 6 à 12 mois.
Rapport de confiance
Selon les aléas de la vie, les couples se font et se défont. A chaque nouvelle relation, le même processus doit être renouvelé. Les serial lovers peuvent ainsi être amenés à le faire plusieurs fois, parfois dans la même année, avec des partenaires stables successifs.
Mais les relations stables ne se limitent pas à des duos. Il est possible d’entretenir dans le temps une ou plusieurs «amitié(s) avec bénéfices». Avec un ou plusieurs sexfriends, un rapport de confiance peut progressivement se créer. Le désir peut alors naître de ne plus systématiquement utiliser de préservatif. Si l’un des deux est séropositif indétectable, il n’y a pas de risque VIH. En revanche, un partenaire séronégatif pourrait contracter le VIH avec un plan d’un soir ou avec un autre de ses sexfriends. Dans ce cas, prendre la PrEP permet de se protéger du VIH. Les prises pourraient être régulières ou plus ponctuelles, seulement pour encadrer les rendez-vous avec un ou plusieurs de ses partenaires réguliers privilégiés.
Mais pour créer une relation encore faut-il en avoir envie. Certains peuvent préférer rester libre de tout attachement. Quoi qu’il en soit, les possibilités de rencontre ne manquent pas:
Un échange sur une app ou un réseau social. Une soirée dans un bar, en boîte ou chez des ami·e·s. Un saut dans un sauna, un sexclub ou une soirée privée. Un séjour alpestre, dans une ville européenne ou dans un pays à l’autre bout du monde.
Être prêt à toute éventualité
On ne sait jamais si l’on ne va pas y croiser un partenaire pour un instant ou pour (bien) plus longtemps. Il est important d’être prêt à toute éventualité. Avoir des préservatifs et du lubrifiant sous la main peut toujours être utile. Si l’on est séronégatif, la PrEP peut être un bon moyen de s’épargner pas mal d’inquiétudes et d’avoir des rapports sans risque de contracter le VIH.
Si l’on n’a rien de prévu et que l’on a envie de faire le plein d’amour, seul ou à plusieurs, il est toujours possible de faire un saut au Locle, capitale mondiale de la Saint Valentin ❤
Safer sex: les stratégies efficaces de réduction des risques et méfaits
Entre partenaires stables:
– Séronégatifs: Exclusivité sexuelle, tout du moins pour les pénétrations*
– Sérodifférents et séropositifs: Prise du traitement anti-VIH afin de maintenir la charge virale en dessous du seuil de détection et contrôle régulier de celle-ci.
Avec des partenaires réguliers/occasionnels ou anonymes dont le statut sérologique est inconnu ou en tout cas incertain:
– Pratiques sexuelles sans pénétrations*.
– Préservatif pour les pénétrations* PEP, traitement d’urgence VIH, en cas d’oubli ponctuel ou de rupture. PrEP, traitement préventif VIH. » myprep.ch
Si l’on est en dehors d’une relation stable exclusive sexuellement, un dépistage des principales IST est recommandé au moins 1 fois par an, au moins 2 fois par an au-delà de 10 partenaires.
* Pénétration : introduction du pénis dans l’anus ou le vagin, y compris partielle et/ou brève.