Du réconfort en quarantaine grâce à un improbable chat

Non, il n’y a pas que des plans culs, des mythos et des casse-pieds sur les sites de drague, comme en témoigne l’histoire racontée par l’Américain Tarik Dobbs, devenue virale sur les réseaux sociaux. Ce jeune assistant à l’Université du Minnesota avait commencé à se sentir mal le 13 mars. On lui avait alors conseillé de se faire tester pour le Covid-19, ce qu’il était parvenu à faire avec peine n’ayant pas de voiture pour se rendre à un drive-in de dépistage. Il avait dû aller à pied à l’hôpital, où il avait attendu des heures en isolement avant de se faire tester. Une semaine plus tard, il attendait toujours les résultats, alors que son état empirait.

Confiné dans une pièce de la maison qu’il partage avec deux colocataires, aussi déprimé que désœuvré, il a ouvert l’app Grindr pour trouver un peu de compagnie. Il s’est alors mis à dialoguer avec un utilisateur ayant laissé un «Salut Bernie!» sur son profil intitulé «Bernie2020» (allusion à Bernie Sanders, candidat à la primaire démocrate). Dobbs lui a confié qu’il était mal en point – 39,4° de fièvre – ce à quoi l’inconnu lui a répondu qu’il était un médecin à la retraite et qu’il serait heureux de l’aider. Sur ses gardes, le jeune gay lui a envoyé une photo de sa main et a demandé s’il savait quelle défaut congénital. «Le syndrome de Poland», lui a répondu son correspondant sans hésiter.

Festin livré à domicile
Dobbs lui a alors décrit ses symptômes, et le médecin s’est montré très préoccupé par l’isolement du jeune homme, dont la famille vit dans un autre État. «Tu as besoin d’une équipe, et je veux en faire partie!» lui a-t-il écrit, admettant qu’il avait de la peine à «sortir du mode docteur». Le surlendemain, il est arrivé avec un festin: saumon poché, asperges au vinaigre balsamique cuisinées le jour-même, yogourts maison, fruits frais et des barres de muesli, qu’il a déposé devant la porte avant de repartir aussi sec en voiture, lançant à la cantonade un «Bonne chance Bernie!».

Contacté par BuzzFeed, le bon Samaritain est un ex-pédiatre de 55 ans qui a pris une retraite anticipée à la suite d’une maladie. Celui qui préfère se faire appeler «Dr. Gary» confie que cette fugace, mais intense rencontre l’a marqué: «J’étais un peu ému, et je le suis encore en y repensant.»

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