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En Tanzanie, une purge antigay fait craindre le pire

En Tanzanie, une purge antigay fait craindre le pire
Paul Makonda est un proche du président Magufuli.

Un vaste appel à la délation visant les LGBT a été lancé par les autorités de la métropole, Dar es Salaam. La communauté se terre.

«On va mettre la main sur eux.» C’est la promesse inquiétante faite en début de semaine par le commissaire régional de Dar es Salaam, Paul Makonda, en lançant une nouvelle campagne antigay dans l’ancienne capitale tanzanienne (4 millions d’habitants). Le jeune et influent haut fonctionnaire a préconisé à cette occasion la peine de mort pour les homosexuels qui, selon lui, «piétinent les valeurs des Tanzaniens et de nos deux religions, le christianisme et l’islam».

«The Guardian» rapporte que cette offensive a semé la panique auprès de la communauté LGBT locale, dont les membres ont pris la fuite ou se barricadent chez eux. «Ceux qui peuvent se permettre d’aller à l’hôtel – ce qui a probablement englouti toutes leurs économies – l’ont fait», explique Geofrey Mashala, activiste LGBT tanzanien vivant aujourd’hui aux Etats-Unis. Selon lui, «chaque personne gay vit dans la peur. Même les parents craignent pour leurs enfants».

Mashala estime que la campagne est susceptible de créer de véritables lynchages dans une société déjà chauffée à blanc: «Si tu es dans un bus ou si tu marches dans la rue, il suffit que deux ou trois mecs se mettent à crier ‘Hé, il est gay, il est gay!’ et tout d’un coup dix ou vingt personnes peuvent se jeter sur toi.»

«Brigade de surveillance»
Paul Makonda a annoncé la création d’une «brigade de surveillance» vouée à la lutte contre l’homosexualité, comprenant des «policiers, des psychologues et des représentants officiels». La traque serait notamment menée au moyen des réseaux sociaux et d’autres forums en ligne. Mercredi, il se félicitait d’avoir déjà reçu 5763 messages de délation avec une centaine de noms.

Sur le chapitre des droits des LGBT comme d’autres libertés publiques, la Tanzanie est en pleine régression depuis trois ans, et l’arrivée au pouvoir de John Magufuli. Le présidentest en croisade permanente contre «l’immoralité». Comme dans beaucoup d’autres anciennes colonies britanniques, la loi tanzaniene réprime durement l’activité sexuelle consensuelle entre hommes, passible de 30 ans de prison. Des raids visant les communauté LGBT – tout comme les travailleurs du sexe – ont abouti à la suspension de certains programmes de lutte contre le VIH.