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Nouvelle classification des troubles mentaux : Danger pour les LGBT

Deux chercheurs partisans de «thérapies» de l’homosexualité et du transsexualisme superviseront la 5e révision du DSM, le manuel de diagnostic des troubles mentaux utilisé dans le monde entier. Une annonce qui suscite la colère et l'inquiétude au sein des organisations trans et LGBT.

Plusieurs organisations de défense des personnes transgenres protestent contre la nomination d’un psychiatre aux méthodes controversées à la tête d’un des groupes de travail chargé de la révision du «Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux», le DSM (selon son acronyme américain). Reposant sur une classification des pathologies mentales, ce répertoire volumineux est une référence reconnue internationalement pour établir des diagnostics psychiatriques. Pour sa cinquième édition, prévue au plus tôt pour 2011, l’Association américaine de psychiatrie (APA) a récemment chargé le Dr Kenneth Zucker de diriger la révision de la partie « troubles sexuels et troubles de l’identité sexuelle ».

Pratiques abusives
Responsable d’une «Clinique de l’identité de genre» de l’Institut Clark à Toronto (Canada), le Dr Zucker s’est illustré par ses prises de position en faveur de «thérapies» permettant de guérir l’homosexualité, ainsi que par son approche «réparatrice» des jeunes manifestant une identité de genre atypique – des pratiques dénoncées par les groupes transgenres américains comme abusives et attentatoires à la dignité des patients et rejetées par l’APA elle-même. Aux côté du Dr Zucker figure un autre membre de l’Institut Clark, le Dr Ray Blanchard, connu pour ses théories marginales réduisant le transsexualisme MTF à une banale perversion, l’«autogynéphilie».

Dès l’annonce des nominations de Zucker et Blanchard, plusieurs mouvements LGBT américains ont sonné l’alerte, lançant une pétition en ligne. Selon elles, les deux médecins pourraient, par exemple, pousser à renommer la catégorie actuelle de «trouble de l’identité de genre» en «confusion dans l’identité de genre». Plus grave encore, ils pourraient renforcer la tendance à ranger le transsexualisme du côté des perversions sexuelles, légitimant ainsi un traitement irrespectueux des personnes trans, particulièrement des jeunes. L’enjeu est donc de taille, d’autant que le DSM bénéficie d’une très large reconnaissance internationale.

Par ailleurs, les associations transgenres internationales, telle que Transgenre Europe contestent l’inclusion même du transgendérisme dans le DSM, rappelant que jusqu’en 1973, l’homosexualité elle-même y était répertoriée en tant que pathologie mentale.

Conséquences dévastatrices
«Ce serait un retour à la vision des années 60. Mais il se trouve que, vu la composition de ce comité, il est tout à fait possible qu’il aboutisse à un tel résultat.», estime à titre personnel Marie-Noëlle Baechler, membre du conseil de la Fondation lausannoise Agnodice et auteure du site Vrais Visage. «Vu l’impact d’un document comme le DSM, les conséquences d’une telle décision pour les personnes transgenres et transsexuelles peuvent être dévastatrices.» Et Marie-Noëlle Baechler d’avertir que les personnes intersexes, homosexuelles et bisexuelles pourraient être visées dans un second temps.