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Les «avances homosexuelles» n’excusent plus le meurtre

Les députés du Queensland ont rayé de leur Code pénal une disposition permettant aux meurtriers d'invoquer la «panique gay» pour tenter d'obtenir des circonstances atténuantes.

Le Parlement du Queensland, la région du nord-est de l’Australie, a adopté hier une motion abrogeant la soi-disant «panique gay» du Code pénal de l’Etat. Cette disposition permettait aux auteurs de meurtres à caractère homophobe d’obtenir des circonstances atténuantes s’ils disaient avoir agi sur le coup du dégoût violent provoqué par des avances homosexuelles non désirées.

C’est une victoire pour Paul Kelly. Ce prêtre catholique avait mené campagne pour l’interdiction de ce type de défense après le tabassage mortel d’un homme handicapé, Wayne Robert Ruks, sur le parvis de son église, à Maryborough, en 2008. Un des suspects du crime avait prétendu que la victime lui avait proposé une fellation et touché l’entre-jambes, provoquant chez lui une réaction brutale et irréfléchie. Ruks n’était pas gay et les vidéos de l’attaque avaient démenti cette version – ce qui n’a pas empêché le tribunal de requalifier le meurtre en homicide.

«Résistance idéologique»
Après avoir récolté près de 300’000 signatures pour sa pétition contre la «panique gay», le Père Kelly se désole que la décision du Législatif ait pris autant de temps: «Tant de gens disaient que c’était une loi absurde et archaïque, je pense que la résistance était idéologique.»

Héritage des lois coloniales britanniques, l’argument juridique des «avances homosexuelles» comme provocation à commettre un crime reste légal en Australie du Sud, tandis que les autres Etats du pays l’ont banni il y a plusieurs années. Cette méthode de défense est également combattue dans d’autres pays, comme les Etats-Unis, où seule la Californie l’a explicitement interdite. En Europe, quelques jugements isolés ont également fait scandale. Ainsi en 2009, un tribunal de Vigo (Esp) avait acquitté Jacobo Piñero Rial du meurtre de deux jeunes gays. L’accusé avait convaincu le jury populaire qu’il avait agi sous le coup de la «peur insurmontable d’être violé». En appel, l’homme avait finalement écopé de 58 ans de prison.