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Les LGBT berlinois disent Auf Wiedersehen à «leur» maire

Klaus Wowereit tire aujourd'hui sa révérence. Hier après-midi, la communauté LGBT de la capitale allemande l'a salué avec émotion. Reportage.

Le grand escalier d’honneur du Rotes Rathaus était plein à craquer. Une quarantaine d’associations LGBT berlinoises s’étaient donné rendez-vous hier après-midi dans le hall de la mairie de Berlin pour dire au revoir à l’homme qui a gouverné la capitale allemande durant treize ans: le social-démocrate Klaus Wowereit, 61 ans, élu à trois reprises au même poste.

C’est sous une mer de petits drapeaux arc-en-ciel que le «Regierender Bürgermeister» a descendu la volée de marches recouvertes d’un tapis rouge, accompagné du célèbre travesti cabarettiste Ades Zadel, aka Edith Schröder. Vêtu comme à son habitude d’un smoking, Klaus Wowereit avait des airs de star au festival de Cannes sous les tonnerres d’applaudissements qui ont accompagné ses pas. Tous voulaient remercier une dernière fois «Wowi», comme le surnomment affectueusement ses fidèles, avant son départ.

«Je suis gay, et c’est aussi bien comme ça»

Au micro, un des porte-paroles de la LSVD, la fédération gay et lesbienne allemande, rend hommage à celui qui a fait son coming out en 2001, lors du congrès du SPD, le parti social-démocrate allemand: «Tu as brisé un tabou. Tu as donné de la force aussi bien aux étudiantes lesbiennes qu’au père d’un adolescent gay, tu as montré qu’on ne doit pas se cacher. Ce n’était pas évident à l’époque, mais toi tu es allé de l’avant, et c’est aussi bien comme ça». Il paraphrasait les mots courageux que Klaus Wowereit avait prononcés devant les huiles de son parti, peu avant d’être élu au fauteuil de maire, avec une désinvolture devenue depuis sa marque de fabrique: «Je suis gay, et c’est aussi bien comme ça».

Symbole de la coolitude à la berlinoise

Wowereit en 2001: les paroles de son coming-out, «Und das ist gut so», deviennent un slogan politique.
Wowereit en 2001: les paroles de son coming-out, «Und das ist gut so», deviennent un slogan politique.
D’origine modeste, benjamin d’une famille de cinq enfants, Klaus Wowereit s’est engagé dès ses 18 ans au sein du SPD et a fait toute sa carrière politique à Berlin. Charismatique, bon vivant, fêtard invétéré – il est parfois surnommé le «Regierender Partymeister» dans la presse allemande –, il est devenu le symbole de la coolitude à la berlinoise, jouissant d’une bonne cote de popularité en tant que maire de la ville «pauvre mais sexy», comme il l’a un jour décrite, avant d’essuyer plusieurs revers ces dernières années. Il a été accusé de vendre la ville aux promoteurs immobiliers et a été désigné comme personnellement responsable du désastre du chantier du futur aéroport international de Berlin, dont la date d’ouverture a été maintes fois repoussée. Las, Klaus Wowereit avait savoir cet été qu’il démissionnerait le 11 décembre, soit deux ans avant la fin de son mandat.

Mais hier, l’heure était à la fête et à l’émotion. Le chœur gay Männer-Minne a entonné «Somewhere over the rainbow» pour l’accueillir. Dans un discours plutôt émouvant, Klaus Wowereit a souhaité bonne chance à son successeur, Michael Müller, présent à la cérémonie, l’appelant à «continuer à se battre pour une ville où règne une libéralité intrinsèque, ou l’on ne doit pas avoir peur d’aller dans certains quartiers, de tenir sa copine ou son copain par la main, ou un père de famille juif ne doit pas avoir peur de porter sa kippa. Il ne s’agit pas seulement de nous mais de tous ceux qui ici sont différents. Mais être différent, c’est super et Berlin est et reste colorée.»

«Sensation nouvelle»
À la fin, il a lancé à son compagnon, Jörn Kubicki, qui partage sa vie depuis une vingtaine d’années: «Je trouve ça super que tu sois toujours avec moi», avant de l’embrasser sur la bouche et de l’enlacer chaleureusement. Entre deux coupes de Sekt, nous avons pu approcher Klaus Wowereit et lui demander quels sont désormais ses projets: «Pour l’instant, je n’ai rien de prévu, je veux tout d’abord profiter de cette nouvelle liberté, prendre le temps. C’est une sensation nouvelle après plusieurs décennies de politique. Je compte m’impliquer à l’avenir en offrant mon soutien à des projets qui méritent de l’être.»

Klaus Wowereit compte tout d’abord faire du sport, aller au théâtre, et semble vouloir désormais mener une vie plus paisible. Il ne sera «sûrement pas» au Berghain ce week-end pour fêter les 10 ans du club, nous a-t-il assuré, répondant par une pirouette à notre question sur ses endroits préférés pour aller faire la fête: «Je ne sais pas où se trouve la nouvelle discothèque pour seniors, il faudra donc voir!»