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Les gays moscovites divisés

Quel sens y a-t-il à faire défiler la Gay Pride dans une capitale russe foncièrement hostile aux homos? A la veille de l’événement, qui s’est déroulé le 27 mai, la scène gay locale était encore divisée: «trop dangereux» disaient les uns, «c’est le bon moment!» rétorquaient les autres.

Une Gay Pride, oui ou non? Ed Michin, rédacteur en chef du magazine LGBT «Kvir» et opérateur du portail Internet Gay.ru appartient au second groupe. Pour lui, à l’heure actuelle, un tel événement n’est pas une bonne idée: «Je doute qu’une parade gay à la manière occidentale puisse avoir lieu en Russie,» estime-t-il sobrement. Michin fait partie des rares personnalités qui essaient de créer à Moscou une structure pour la scène gay. Et c’est loin d’être une affaire simple dans la métropole russe, où l’homosexualité n’est pas un véritable thème, le mot «gay» ne dit rien à personne et il n’y a guère plus de trois clubs gay pour une population de 12 millions d’habitants. Ed Michin raconte que sur l’infoline qu’il anime, il entend encore des problèmes tels que «Je redoute de m’attacher à un homme avec lequel j’ai eu des relations sexuelles. J’ai peur de sa réaction.» Très peu nombreux sont les hommes qui prennent le parti de leur homosexualité; la grande majorité sont mariés, mais ont des relations sexuelles avec des hommes. Beaucoup habitent encore chez leurs parents, avec tous les problèmes supplémentaires que cela entraîne. «Moscou n’est sans doute pas si loin d’organiser une Pride. Mais tout d’abord, une communauté doit se constituer. Des personnes isolées essaient d’en mettre une sur pied, mais ces efforts ne sont pas encore proprement coordonnés.» En outre, l’Eglise orthodoxe est, comme le maire de la ville, farouchement opposée à cette parade. Contrairement à Ed Michin, tous les gays moscovites ne sont pas prêts à accepter cet état de fait. Parmi eux, Nikolaï Alekseev, responsable du projet Gayrussia.ru et initiateur du «Moscow Pride Festival»: «La Russie a besoin de cette parade, pour montrer que nous sommes une société tolérante qui se mobilise pour les droits humains de tous ses citoyens.» Le groupe de Nikolaï Alekseev ne se laisse pas intimider par les récentes violences anti-gay du début mai, même si, jusqu’au dernier moment, l’itinéraire de la parade a été tenu secret.

Felix Kosel, Akut