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Gays palestiniens cuisinés pour devenir informateurs

En visitant son ami en Israël, un jeune homo a été poussé à collaborer avec le Shin Bet sous la menace d'un outing auprès de l'Autorité palestinienne. Un chantage fréquent.

Pendant deux ans, ils avaient pris l’habitude de se voir à la sauvette, dans les territoires autonomes palestiniens. Au début du mois de mai, S., un Palestinien de Ramallah, et G., un Israélien de Tel Aviv, tous deux âgés d’une vingtaine d’années, avaient décidé, pour une fois, de franchir la ligne verte entre l’Etat hébreu et la Cisjordanie. C’était le rêve de S. de se rendre à Tel Aviv et de retourner dans la vieille ville de Jérusalem, qu’il n’avait pas vue depuis qu’il était enfant. Sauf qu’après 20 minutes de balade, les deux jeunes ont été arrêtés par la police.

S. n’était pas en règle. Pour franchir le checkpoint, il avait prétendu se rendre à l’hôpital de Jérusalem, situé en zone sous contrôle israélien. C’est alors qu’a commencé un engrenage pour le jeune couple, raconte la journaliste Amira Hass dans «Ha’aretz».

Les deux hommes ont informé les policiers de leur relation, mais ces derniers ont entrepris d’intimider les deux hommes. Ils ont retrouvé dans la voiture de G. une cartouche de gaz lacrymogène que G. a ramassée durant une manifestation. Ils la rapportent comme étant une «bombe». «Ils savaient très bien ce que c’était, note G. Et ils l’ont utilisé pour effrayer S, qui n’avait rien à voir avec ça». Les choses se corsent quand les policiers ont tendu à S. un téléphone. Au bout du fil, un homme qui s’exprimait en arabe. «Je m’appelle Alon, je suis responsable de la zone de Ramallah. Nous devons parler de quelque chose. Je vais te sortir de détention et tu viendras me rencontrer.»

«Tu verras les problèmes que je peux créer»
Trois jours plus tard, S. se retrouve face à un agent du Shin Bet, le service de renseignement intérieur israélien. Après lui avoir posé de nombreuses questions, notamment sur les études que S. envisage d’entreprendre, l’homme lui pose toute sorte de questions personnelles avant de lui proposer d’informer le Shin Bet dès qu’il «entend parler d’une manifestation, de gens, de où ils vont, de qui est susceptible de manifester, de qui aide les gamins à lancer des pierres, de qui est religieux», etc. Auparavant, S. avait hésité à venir, en l’absence de convocation officielle. «Tu veux un papier officiel?, lui avait rétorqué l’agent. Je vais te le donner. Et tu verras les problèmes que je peux créer pour toi auprès de l’Autorité palestinienne.» De son côté, G. a également été convoqué dans un poste de police du centre de Tel Aviv, où un agent du Shin Bet a recueilli des informations sur lui.

Shaul Gonen, un militant LGBT qui aide les partenaires palestiniens à obtenir des papiers en Israël explique que la situation déclicate des gays dans la société palestinienne en fait des proies faciles pour les services de renseignement, israélien comme palestinien. «Le Shin Bet essaie de recruter presque tous les gays palestiniens qui sont arrêtés», explique-t-il. La police israélienne a confirmé l’arrestation du couple, précisant que G. serait probablement poursuivi pour avoir transporté S. illégalement. Elle n’a fait aucun commentaire sur l’intervention du Shin Bet.

One thought on “Gays palestiniens cuisinés pour devenir informateurs

  1. Ca me rappelle l’article de presse qui disait qu’Israël, qui avait l’habitude de se définir comme la seule démocratie du Moyen-Orient, se faschisait tandis que les autres pays arabes se démocratisaient avec le printemps arabe. On voit que la politique israélienne de Netanyaou n’hésite plus à faire du chantage contre les gays, à brimer la liberté d’expression, à discriminer les palestiniens vivant en Israël.

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