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Pourquoi j’ai adoré suivre la première saison de Drag Race France

Pourquoi j’ai adoré suivre la première saison de Drag Race France
© Jean RANOBRAC -FTV

Galvanisante et rassembleuse, l’émission présentée par Nicky Doll porte en elle des prémices de révolution.

Jeudi 11 août, c’est littéralement une foule qui s’est massée aux abords du Café Beaubourg dans un Paris caniculaire pour assister à la finale de Drag Race France alors que des milliers de personnes suivaient le show depuis leurs écrans. Un engouement qui témoigne d’un véritable engouement populaire pour l’art du drag jusque là cantonné aux marges.

Une émission qui rassemble au delà des clivages

Mais il nous dit aussi la force et le pouvoir rassembleur de cette émission de télé-réalité qui sait brasser divertissement, arts et enjeux majeurs pour les personnes queer – discriminations, violences, famille, séropositivité…

Je garderai l’image puissante de Lolita Banana en Mylène Farmer dans sa robe sang écartant les poings pour afficher au creux de ses paumes un sigle U=U (pour indétectable = intransmissible).

Je me souviendrai de La Grande Dame évoquant une agression homophobe au sortir d’une boite de nuit et de son récit éloquent de rupture avec sa maman à l’adolescence.  Drag Race France nous raconte en filigrane que sous les paillettes les drames, que la flamboyance et l’humour queer sont des moyens de se relever, de résister et de faire front. Ils sont aussi là pour nous réunir.

À l’heure où nous redoutons un morcellement de la communauté LGBTIQ+, force est de reconnaître que cette première saison à la française de la LÉ.GEN.DAIRE émission de RuPaul a su fédérer nos adelphes queer et transcender les générations et les désaccords militants. C’est d’autant plus vrai que l’émission a su miser sur l’inclusivité avec La Briochée, une candidate trans* et porter des discours contre la grossophobie grâce notamment à La Big Bertha – remember son outfit  conçu sur la base d’une robe taille 36.

Représentations positives

Mais cette émission constitue aussi, comme l’avait présagé mon confrère de 20 minutes Fabien Randanne, une révolution parce qu’il est extrêmement rare de voir des représentations LGBTIQ+ positives au sein de paysage audiovisuel francophone. Pour moi, Paloma, Soa de Muse, La Grande Dame et les autres candidates sont des pionnières et des guides capables d’engager les spectateur·ice·s cis het vers des positions d’allié·e·s. C’est extrêmement fort au moment précis où l’homophobie est présente au gouvernement français et où les violences verbales et physiques à l’égard des personnes LGBTIQ+ ne tarissent pas. Espérons que le changement infuse et opère pour faire bouger les lignes.

Devant Drag Race France, j’ai ri, j’ai pleuré, j’ai été galvaniséx, je suis tombéx en amour et en amitié et je n’ai pas oublié que le drag est politique comme l’avait souligné la géniale Paloma: «Le drag, c’est avant tout un art qui déconstruit la société, une société qui a été construite selon des normes hétérosexuelles. Notre art consiste à déconstruire le genre.»

Stéphane Sitbon-Gomez, directeur des antennes et des programmes de France Télévisions a annoncé une saison 2 à la suite de la finale. Vivement.