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Une rentrée sous haute protection

Une rentrée sous haute protection
La conférence de presse commune des théâtres genevois, le 21 août dernier. ©Frank Mentha

Après trois mois et demi de fermeture contrainte et une pause estivale, les théâtres genevois ont à cœur de remettre le pied à l’étrier au plus vite, même si les incertitudes sont nombreuses.

Théâtre du Galpon. Sur les bords de l’Arve, la bâtisse bardée de bois vert est entourée de plants de tomates et de courges ployant sous un soleil de plomb, qui rappelle que l’été n’a pas dit son dernier mot. Sur la terrasse sont réunis les représentants des théâtres genevois. Face à la crise, l’union fait la force. Et pour cette première historique, tous se sont associés pour présenter leur nouvelle saison, à l’occasion d’une conférence de presse commune.

Il faut dire que la crise sanitaire a frappé le milieu artistique de plein fouet. Pendant les seize semaines de fermeture obligatoire des théâtres, ce sont quelques 454 représentations publiques qui ont été annulées sur tout le Canton de Genève. Pire. Les compagnies prévues en répétition ou en résidence n’ont pu travailler, à de rares exceptions près.

Tous sont unanimes pour dire que ces mois perdus sont un trou noir irrécupérable, et qu’il faudra compter un impact minimum de deux ans. En résulte une très grande incertitude quant à l’avenir. Au milieu de ce chaos, chacun essaye de trouver des solutions, assurant qu’il s’agit d’une occasion unique de repenser le système. À l’instar du Grütli, plusieurs théâtres proposent des prix à la demande. Pour les plus audacieux, qui souscrivent à un abonnement saisonnier, des tarifs réduits seront proposés au sein des autres scènes, y compris pour certains festivals. Bien sûr, il ne s’agit pas d’une solution miracle, mais cela devrait néanmoins permettre aux budgets les plus serrés d’avoir accès aux spectacles.

À pas feutrés

Du côté du Théâtre Saint-Gervais, on assume un grand coup de projecteur sur les artistes genevois. Sept au total. Un choix symptomatique d’un inévitable phénomène de repli sur soi. Prendre des précautions est devenu nécessaire, et on avance à pas feutrés, notamment au niveau logistique. D’autant que les indemnisations en cas d’annulation sont un vrai casse-tête et que les risques financiers sont énormes. Le mot d’ordre: ne surtout pas précariser davantage.

Quant à la Comédie de Genève, très impactée au niveau du chantier des Eaux-Vives, elle espère une ouverture en février 2021. D’ici là, elle a mis en place un programme sur le thème «Retrouver le théâtre», qui se tiendra au boulevard des Philosophes et hors les murs, dans des espaces aménagés en fonction du contexte actuel.

Et comme parfois, le hasard fait étrangement les choses, «Comment habiter demain?», le grand spectacle collaboratif porté par l’Association République éphémère, voit malgré tout le jour après dix-huit mois de travail acharné. Un projet fleuve qui implique pas moins de douze théâtres coproducteurs, quatre théâtres partenaires et près de cent artistes et techniciens.

Cette série futuriste, qui met en scène une Genève coupée en deux par une mystérieuse et gigantesque faille, dont la population rescapée cherche à inventer une nouvelle société féministe et écologique, se jouera durant une saison complète. Au programme, un feuilleton en neuf épisodes, une intégrale et plusieurs événement satellites, qui se déploieront sur seize scènes genevoises et romandes. Soit une scène cumulée d’un kilomètre carré! Et Adrien Barazzone, membre du comité de programmation du Théâtre du Loup, de conclure: «On espère que la série fera circuler le Théâtre, pas le virus. Plaisanterie mise à part, la sécurité est prise très au sérieux et on espère que le public gardera le goût des soirées passées ensemble, dans le respect des mesures sanitaires.» Et c’est évidemment tout le mal qu’on leur souhaite.