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«Pour les autorités, on est des clowns facteurs de propagation»

«Pour les autorités, on est des clowns facteurs de propagation»
Nina Nana porte un masque Misandrous by Tina Schwizgebel-Wang.

La communauté artistique queer est frappée de plein fouet par la crise sanitaire. Privée d'aide, elle développe le système D. Rencontre avec Nina Nana, figure incontournable des nuits romandes.

Performeuses et performeurs se retrouvent en ce mois d’avril encore un peu plus précarisé·e·s. D’entrée de jeu, Nina Nana, directrice artistique du collectif queer Haus of Genevegas, fait une précision de taille: «Le problème était préexistant. Tout·e artiste qui se produit en boîte de nuit n’a pas de statut. Cela touche les drag queens et kings ainsi que les DJ par exemple.»

L’avenir est incertain dans ce contexte, alors que les mesures du Conseil fédéral sont difficiles à percevoir du point de vue des actrices et acteurs culturels de la nuit, notamment alternatifs. C’est le cas de Genevegas, avec sa résidence au Zoo, à la Gravière, à la fonderie Kugler de Genève, ainsi qu’au Bourg à Lausanne – tous fermés jusqu’à nouvel avis.

Aide d’urgence
«Nous sommes le seul secteur pour lequel il n’y a pas de date de reprise. Donc si on écoute le gouvernement, on doit arrêter de travailler six mois sans aucune compensation», martèle celle qui a été contrainte de faire une demande d’aide d’urgence. À Genève, d’autres sont renvoyés vers l’Hospice général. Mais avant de solliciter un coup de pouce, «il existe encore des incertitudes quant aux implications sur les permis de travail», souligne Nina Nana.

Pour la DJette dissidente, il y a en filigrane la question plus large de la reconnaissance de la culture queer. «Pour les autorités, nous ne sommes pas de la culture. Nous sommes des clowns, désigné·e·s comme des facteurs de propagation et nous n’avons pas le droit aux solutions gouvernementales.»

Occupation du terrain virtuel
«Ce que je trouve tout particulièrement cocasse, poursuit Nina Nana, c’est que nous, les artistes précaires, sommes ciels et cieux qui ont le plus partagé nos productions culturelles durant la crise. Nous avons, par exemple, occupé le terrain virtuel avec des live, des tutos, etc. pour donner un bouffée d’oxygène et d’amour à celles et ceux qui ont bien voulu nous suivre.»

En attendant de reprendre ses performances, Genevegas prévoit de concevoir des tote bags. «Nous ne demandons pas un oreiller de paresse, ajoute Nina. Nous sommes habitué·e·s à lutter, mais plus que jamais, nous cherchons à survivre.»

Nina Nana est l’une des artistes de la compilation «Make Some Room: Electronic Relief in Switzerland». Les bénéfices vont aux actrices et acteurs de la scène culturelle alternative. Plus d’infos sur Bandcamp
Sur SoundCloud: soundcloud.com/la_nina_nana
Sur Instagram: @nyx_nyx @haus_of_genevegas @moondragqueen @salmonelleose @sabrina.oberlin