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Tendances

Tous les trends et autres petits usages les plus idiots du moment...

Affaire de collier
Il est marrant de constater comme en découvrant d’autres cantons, donc d’autres coutumes, le voyageur se découvre touriste. A moins que les autochtones ne le soient plus que lui. Cette saison a consacré dans quelques contrées homostéréotypées le collier en perles oblongues où parfois (ô fantaisie!) le beige alterne le bistre. Mais la plupart sont bruns. Le tout est monté sur fil nylon ou elastoc. Le modèle simple est en bois, en corne pour les plus chatouilleux ou en plastoc pour les fauchés. Dans tous les cas, cet ornement ressemble à un alignement de pétoles de lapin. Chacun son dégoût en matière de tour de cou. Toutefois la question fondamentale que se pose l’emperlousé décoré de la sorte demeure: «Faut-il le porter sur ou sous la glotte?» Question ô combien idiote. Oui, mesdemoiselles, la mode a fait volte-face et cet ersatz de la dent de requin, célèbre pendentif des 80ies, est dépassé. Conseil du mois: si vous avez froid, organisez un grand bûcher en place publique et jetez-y ces vilains sautoirs. En effet, l’autodafé est tendance cet hiver, surtout si le feu est bouté avec les tracts de l’UDC.

La Croisière s’amuse
Il est parmi nous certaines gens que la nature a dotées de tous ses bienfaits. Pour changer nous nous adressons à celles-là. Elles connaissent déjà le tourne-cadran de téléphone en argent Tiffany, les haltères griffées de Grisogono et le fume-cigarette en laque de Chine et diamants Cartier. De l’utilitaire en somme. Mais la grande nouveauté de la saison est l’émergence, quasi unanime chez les créateurs, de lignes «croisière». Ce sont des mini-collections de prêt-à-porter présentées juste après les défilés automne/hiver. Ce terme générique employé chez Chanel, Céline et consorts détermine la déclinaison de modèles printaniers destinés à la femme ou au travelo ayant les moyens de décamper au soleil durant la saison froide sans recourir à ses veilles nippes de l’été passé. C’est volanté, chic et frais. Ces maisons visent juste en soutenant cette catégorie à voile et à vapeur. Mais rappelons-leur que des ponts de plaisance aux ponts suspendus sous lesquels vit le quart-monde il n’y a qu’une brassée. De fric bien sûr.

Précis de kaki
Mars, chez les Grecs, était le mois dévolu à une divinité belliqueuse dont le kaki est la couleur fétiche. L’Oréal, la shampouineuse en campagne, tenta, il y a peu, de nous faire avaler des couleuvres en décrétant que le kaki serait la coloration faste de la saison qui s’achève. Pour hommes et femmes confondus. Admettons que Liliane Bettencourt, première fortune de France et propriétaire de la marque, peut se targuer de promulguer des décrets dans un pays où la république touche au confins de la monarchie au petit pied. Attachez vos ceintures. Le dossier de presse décrète: «L’expression kaki pour lui c’est (…) un vent d’indépendance qui souffle dans ses cheveux à la fois disciplinés et rebelles. C’est la coupe stylisée de l’homme en liberté, qui sait affirmer son identité.» Qui ne se sentirait pas libre coiffé d’un plat de courgettes pelées? L’oracle est rendu mais les adeptes, rebelles eux aussi, font la sourde oreille à ce trend. En effet nous n’avons jamais vu personne à ce jour teint de la sorte. Peut-être deux ou trois tokyoïtes? Certes, la fortune couronne L’Oréal, cette prophétesse, mais qu’elle n’espère pas aujourd’hui les palmes de la gloire. Car cette saison nous préférons les pampres de Bacchus.