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Touffe ou pas touffe

S’ils ne sont pas taillés, disciplinés, coiffés, ratiboisés, exterminés, le rejet social guette. Les poils pubiens sont devenus le débat favori en cet été 2005. Ils ont entre 18 et 40 ans et ils ont été d’accord de baisser leur culotte pour 360°.

Annick, 32 ans, un vieux rituel amoureusement entretenu
Je suis ticket de métro parisien. C’est nettement mieux au niveau des sensations pendant l’acte sexuel autant pour le partenaire que pour moi. À cet endroit, la peau est très fine et donc super sensible. J’épile à la cire et je taille aux ciseaux. Mais j’aime qu’il y ait encore des poils parce que sinon ça fait petite fille. L’épilation complète ne me convient pas. Le miroir me renvoie une image de moi qui me perturbe. Je préfère afficher une coupe très près des courbes du corps. Je viens de voir dans un film historique, des actrices poilues comme à l’origine. Je leur ai trouvé quelque chose d’animal assez intéressant. Nous vivons dans un paradoxe. D’un côté, on nous vend du sexe à toutes les sauces, de l’autre cette sexualité se doit d’être aseptisée, propre, pas très
instinctive en définitive.

Mariana, 37 ans, un geste de féminité et de respect de soi
Je viens du Brésil où les femmes, mises à part quelques alternatives résistantes, s’épilent toutes. Cela introduit une vraie différence entre les hommes et les femmes. M’épiler fait partie des soins que j’apporte à mon corps. Ce n’est pas pour une question de séduction mais simplement parce que je me sens ensuite plus féminine, plus dame. Je rase le pubis sous la douche chaque jour comme un homme depuis que j’ai 15 ans et je ne laisse
subsister qu’une petite bande centrale de 4cm environ.

Basile 33 ans, un mode de vie, une découverte sensuelle
Ma conversion date d’il y a 2-3 ans. J’ai eu envie d’essayer de voir comment c’était sans poils. Passé le choc émotionnel et esthétique, j’y ai pris goût. D’abord, les sensations au toucher sont décuplées, à travers le jeans par exemple, c’est très excitant. Je me sens plus propre, plus hygiénique et au final, optiquement mon pénis a pris quelques centimètres. J’enlève tout à la tondeuse niveau 0. Il reste un micro duvet un peu comme une repousse de deux jours. Pour moi, l’épilation est devenue un mode de vie. Mes copines apprécient. J’étais très gêné au début de me faire mater au fitness par les hommes parce que j’ai adopté cette nudité supplémentaire par goût personnel et non pour me faire remarquer.

Une amie qui vous veut du bien, 40 ans, moins c’est plus
J’ai opté pour un bosquet à la française. Je coupe la touffe bien à ras au ciseau ainsi les poils ne bombent pas sous le maillot. Autre avantage, ça ne pique pas quand ça repousse. Sinon, aines, aisselles et jambes, tout passe à la cire. Avec l’âge, le clito qui pend, la chatte complètement rasée ne me paraît pas terriblement jolie. Tandis qu’avec le duvet bien taillé court, les apparences sont sauves.

Carole, 34 ans, un constant souci de discipline
J’impose de la discipline à ma pileuse anarchie. Je ratiboise la touffe, selon mon feeling, au ciseau et j’épile le pourtour avec une pincette. Je laisse la forme triangulaire originelle. Mais je ne coupe pas trop parce que j’aime bien que les poils cachent un peu mon sexe. Mon souci actuel ce sont ces poils qui ont fait subitement leur apparition autour des mamelons et dans le cou.

Thierry, 32 ans, baise bio et foufoune au naturel
Je me la savonne c’est tout. Je suis persuadé que s’il y a des poils à cet endroit c’est qu’ils servent à quelque chose. Une fille «glabre»? Je trouve ça carrément moche et débandant. Je plaide pour la foufoune au naturel. Une fille qui passe son temps à traquer le poil doit être une sacrée chieuse maniérée et limite malsaine. C’est même glauque. Je n’ai pas envie de niquer des fillettes. Le poil a clairement pour moi un attrait érotique. Nous vivons une dérive hygiéniste à laquelle je m’oppose fortement. Je prône la baise bio. Et les gens qui disent que les poils empêchent les cunnilingus, c’est juste des mauvaises langues.

Maeva, 18 ans, juste une source d’ennui
Les poils me font royalement tartir. Au rasoir, ça fait mal et à l’arrivée, c’est dru. À la cire, c’est long donc très ennuyeux. Je me contente du minimum. Il faut que ça aille vite. Je me fais le maillot à la cire, rapidos, les jambes, je les dépoile à coups de rasoirs approximatifs et je passe à autre chose. De temps en temps, je fais un effort particulier pour faire plaisir à mon amoureux, un peu comme on met un joli dessous. J’ai des copines de mon âge, qui se font offrir l’épilation définitive comme cadeau d’anniversaire. Les hommes totalement épilés? Je trouve ça marrant, un peu comme les chats sans poils.

Sacha, 25 ans, le nez plongé dans la touffe
J’ai tout essayé. Aujourd’hui, je laisse la touffe pousser naturellement mais je veille à ce qu’elle ne déborde pas ciseaux et peigne à la main. Elle a le droit à un soin capillaire hydratant pour le côté soyeux. Muni d’une pincette, je fais la chasse aux poils épars et disgracieux qui décorent la verge. J’ai rasé une seule fois les poils pubiens. Un massacre! Le premier jour, évidemment c’est doux, propre, hygiénique. Mais dès le troisième jour, le poil coupé à ras, devenu tranchant, repousse plus dru que jamais, se recourbe et pique la peau. En comparaison, les morpions, c’est de la rigolade. Les mecs dépoilés de haut en bas me font penser à des androïdes. Moi, j’aime plonger mon nez dans une belle touffe virile ou sous une aisselle, l’odeur me stimule et m’excite. Adopter une personne c’est la prendre avec son parfum naturel, non?