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Les fantômes de L’Opéra de Quat’Sous

«Border line» ou dénonciateur? L’Opéra de Quat’Sous qui se joue en ce moment à Bâle renoue avec l’esprit qui animait Brecht et Weill lors de la création de l’œuvre en 1928. Alain Croubalian, leader des Dead Brothers et Directeur musical à l’Opéra de Bâle pour cette production nous explique ces quelques réminiscences.

«Lars-Ole Walburg, le metteur en scène, est venu à un concert des Dead Brothers, dit Alain Croubalian, il a immédiatement vu en nous l’incarnation d’un groupe des années 30, lequel jouerait une sorte de danse macabre moderne.» D’ailleurs, le jeune metteur en scène allemand déclarait récemment à la presse qu’il voyait un grand parallèle entre la période de troubles économique et politique des années 30 et la période actuelle. C’est pourquoi l’on retrouve sur scène un Mackie Messer chef de gang, version hip hop, ou encore les musiciens-mendiants, sous le joug d’un souteneur transposé en PDG. Globalisation oblige, les mendiants sont affublés de costumes péruviens. Et c’est sous leurs ponchos et sombreros que les Dead Brothers distillent une sorte de folklore universel, apportant à l’exacte écriture initiale du compositeur quelques mouvements et sonorités étranges: banjo, saxophone, piano, trompette et clarinette sont au rendez-vous, mais aussi mandoline, mégaphone, cajon, harmonium et tuba… Le tout résonne comme un organisme génétiquement fusionné entre cabaret, cirque et marche funèbre de la Nouvelle-Orléans. Tantôt Fassbinber rencontre Visconti, tantôt planent les ombres d’Hitler et Mussolini dans un paradis virtuel d’images vidéo.
Comme le voulaient Bertolt Brecht et Kurt Weill, les chanteurs sont avant tout comédiens, mais cette fois, on leur a demandé de s’éloigner d’une interprétation trop germanique. La prouesse d’insuffler à la partition quelques accents de soul music démontre cet apport voulu par Walburg. Alain Croubalian confirme: «C’est en quelque sorte un anti-opéra, mais c’est aussi ce qui permet au public de redécouvrir le texte de Brecht! C’est comme dans Hamlet, dit-il, le fameux «To be or not to be…» est passé dans la mémoire collective si bien qu’on ne sait plus vraiment le replacer dans son contexte et qu’on en a oublié le sens.» Rappelons qu’à l’époque, «Erst kommt das Fressen, dann kommt die Moral» – (D’abord manger, ensuite la morale) – était la phrase clé du Dreigroschenoper (titre original de L’Opéra de Quat’Sous), qui pourrait expliquer pourquoi l’œuvre est encore aujourd’hui très actuelle et dérangeante.

Représentations jusqu’en juin 2005,