Les délices de la cyberdélation

C’est apparu comme ça, au détour de la longue colonne de mecs en ligne sur le tchat: «Le mec qui fait de la délation sera bientôt sous les verrous.» Comme ça, en lieu de la ligne de présentation brève où on lit habituellement «cherche bogarcon pour moments calins» ou encore «ch un mec bi pour plan sexe…» Renseignements pris, le garçon en question tchatte depuis son bureau. Et un petit malin, qui a évidemment pris soin de rester anonyme, l’a reconnu. Petit malin fort bien attentionné. Jugez plutôt: dès qu’il voyait le garçon sur Gayromeo, il téléphonait au patron de celui-ci pour le dénoncer, sur le mode de «Vous savez ce que fait votre employé en ce moment? il cherche des plans cul au lieu de travailler.»
Manque de pot pour ce petit con, l’employeur est intelligent, son employé n’a jamais compté ses heures et le premier préfère que le second fasse quelques pauses de ce genre en restant à son poste plutôt que de finir son travail plus tôt pour développer une vie sociale ailleurs.
Ce qui devait arriver arriva : après qu’employeur et employé se sont ligués contre le zélé délateur et que la police a enregistré leur plainte pour harcèlement, celui-ci est allé s’expliquer au poste. Reste que tous les employeurs ne sont pas si compréhensifs, que les employés pas tous workaholics. Et les cons qui donnent dans la délation encore très nombreux…

Tchat à gogo

L’arnaque sur le tchat, ça n’a longtemps été qu’un sympathique artisanat mondialisé où l’on se faisait aborder par des beautés aussi exotiques qu’affriolantes contre une promesse de cash ou une invitation. Depuis peu, les sites de tchat gay mettent en garde leurs abonnés sur des risques d’arnaque bien moins glamour. Ainsi des cas de «phishing» se multiplient: des personnes se faisant passer pour des administrateurs invitent l’utilisateur à se procurer le mot de passe du profil ou l’email de leur correspondant. A la clé, des offres mirobolantes de développeurs péniens dans votre mailbox. Plus corsé, le type qui propose une communication par SMS, et au bout de quelques échanges passe subrepticement sur un numéro surtaxé. Ça fait cher le «Tu ch koi?» F.T.

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