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Clubbing gay: sécurité en question

Les agressions nocturnes sont de plus en plus violentes en Suisse romande, et la scène LGBT n’échappe pas à la règle. Etat des lieux.

Un samedi soir de mars dernier vers une heure du matin, aux abords de l’Amnesia Club à Lausanne. Julien et trois amis se rendent à pied à la soirée Ayor Gay Party. Sur le parking à proximité de la boîte de nuit, une voiture roule en sens inverse. Sa vitesse est inadaptée, les quatre hommes sont obligés de s’écarter précipitamment. «La fenêtre de la voiture s’est alors ouverte, et on nous a traités de sales pédés», se souvient Julien. Les quatre hommes répondent, l’un d’entre eux donne un coup de pied dans la voiture; la situation dérape. «Quatre types sont alors sortis de la voiture, et ont commencé à frapper mon compagnon, poursuit Julien. J’ai essayé de m’interposer, et j’ai pris encore plus de coups de pied et de poing. Un des types tentait de m’immobiliser.» Entretemps, la sécurité du club est alertée, mais trop tard. La voiture a déjà pris la fuite. Les victimes ont récemment porté plainte. Alexandre Herkommer, organisateur de la soirée, déplore l’agression. Il inscrit ce genre d’épisodes dans un contexte plus général: «Dans les boîtes, qu’elles soient hétéros ou homos, il ne se passe pas une nuit sans qu’il y ait un incident. C’est plus le propre d’une attitude qu’on trouve dans le monde de la nuit plutôt qu’une volonté clairement homophobe. Ce sont des types en bande, un peu bourrés.» Lausanne, ville insécure? Selon Jean-Philippe Pittet, porte-parole de la police, «le nombre de cas d’agressions n’est pas en augmentation. Mais leur degré de violence, lui, est toujours plus élevé.» Depuis une dizaine d’années, la capitale vaudoise a peu à peu développé – malgré elle? – une réputation de Mecque romande de la fête. Chaque soir de week-end, ce sont entre 25 000 et 30 000 personnes qui se déversent dans les rues, attirées par l’offre des restaurants, bars et clubs.

Mélange des populations
L’agression de l’Amnesia relève-t-elle du cas isolé? Tiziano Giaffreda, l’un des patrons du 43&10 club de Lausanne, parle de 2009 comme «une année difficile»: «J’ai dû mettre un deuxième responsable sécurité à l’extérieur. On a eu plusieurs problèmes avec des individus indésirables, des groupes de mecs homophobes qui giclaient du gaz à l’intérieur, ou des hétéros qui se montraient très désobligeants lors des soirées filles.» Une question de filtrage, donc. A l’Amnesia, on assure que la physionomiste trie les clients sur le volet. «Lors d’une soirée gay, nous avertissons systématiquement les clients habituels de la ‹teneur› de la soirée», explique le directeur Raphaël Mutschler, lui-même ouvertement homosexuel. «Si nécessaire, nous remboursons les clients qui ne se sentiraient pas à l’aise. Notre démarche est qualitative, et non quantitative, et les sécus ont plutôt tendance à prévenir vingt fois.» Informer, voire dissuader la clientèle habituelle. Toute la question est là. Car l’Amnesia, au contraire du 43&10, accueille la majorité du temps un public hétéro plutôt jeune et populaire, à la rigueur turbulent. Et s’il est louable de permettre un certain mélange des populations, la gestion des entrées et de la sécurité n’en devient que plus délicate. «J’ai commencé à l’Amnesia avec des soirées «Tropical», se rappelle Raphaël Mutschler. Je ne suis pas raciste, mais à chaque fois les gens démontaient le club, et j’ai souvent dû porter plainte parce que du mobilier était balancé dans le hall; d’ou l’importance d’un physionomiste lors de soirées sensibles. Depuis, les choses ont beaucoup changé.»

Plus âgé, donc plus responsable?
Comment faire pour repérer les semeurs de trouble potentiels sans basculer dans la discrimination ou le délit de sale gueule? Samuel, club-ber coutumier des soirées gay, relate un dérapage lors d’une autre soirée Ayor, en décembre dernier. Peu avant la fermeture, un groupe d’hommes «visiblement pas homos» se seraient battus avec la sécurité, empêchant les autres clients de sortir du club pendant une quinzaine de minutes. «Nous n’avons eu aucun écho de cet événement. Peut-être y a-t-il eu engorgement au vestiaire et à la sortie», répond Raphaël Mutschler. Et le directeur de souligner encore que l’usage de la force «n’est clairement pas recommandé» auprès des membres de la sécurité. «Je les ai plusieurs fois rappelés à l’ordre à ce sujet.» L’Amnesia n’est pas la seule boîte grand public à proposer épisodiquement des événements réservés aux homos. A Genève, Maurocat, patron de CATPAT productions, a longtemps organisé les Seasons Parties au Moa Club. Lui aussi a été témoin de «frictions» dans une salle à laquelle «les hétéros avaient accès et se mélangeaient aux gays». Il poursuit: «Si on organise une soirée gay hors de l’agenda régulier, dans un club où les clients ne sont pas habitués, il peut y avoir des dérapages. Surtout si cette clientèle est réputée comme jeune, peu flexible dans ses m?urs.» Dans un lieu comme le Weetamix (pour les soirées REUNION), les choses sont différentes, estime-t-il. «Le public de base hétéro est plus âgé (entre 30 et 45 ans), et plus responsable.»

Parking sécurisé en continu
Moins pointu et plus populaire, le public de l’Amnesia: la démarche est revendiquée par Raphaël Mutschler. «On souhaite cette clientèle plus jeune, moins «muscle huilé» que celle d’une Jungle, qui puisse aussi venir avec une copine sans qu’elle se fasse mal voir.» Mais si un équilibre peut éventuellement être trouvé à l’intérieur d’un club, les alentours directs n’en demeurent pas moins une zone à risque. «La seule fois où nous avons déploré des agressions, en l’occurrence des jets de pierre, c’était lors d’un événement au Nouveau Palais de Genève», note Rolan Delorme, responsable du pôle festif de 360°. «Habituellement, le lieu accueillait un public rap/hip-hop. L’écart était trop grand. Il faut savoir respecter les territoires.» De son côté, Raphaël Mutschler promet de sécuriser en continu le parking de l’Amnesia lors de la prochaine Ayor. Mais il souligne à juste titre que seules les forces de l’ordre sont habilitées à y intervenir, puisque ce parking est un lieu public. D’ailleurs l’éclairage, très faible et propice aux dérapages, relève donc de la responsabilité de la ville. «Il y a une quinzaine d’années, l’Amnesia était prête à participer aux frais pour renforcer cet éclairage, note Alexandre Herkommer avec une pointe d’ironie. Mais ça n’a jamais été fait. Je me demande ce qu’il faut attendre pour que cela se passe!» Reste qu’en cas d’incident, «le premier réflexe doit être celui de nous prévenir, et de porter plainte si nécessaire», rappelle le porte-parole de la police Jean-Philippe Pittet. «On peut imaginer que certaines personnes ne viennent pas annoncer ces cas par peur d’être jugé ou discriminé, ajoute-t-il. Mais il n’y a aucune crainte à avoir, quelle que soit leur orientation sexuelle. C’est quelque chose qui n’entre absolument pas en ligne de compte. Nous nous en tenons uniquement aux faits.» Message reçu cinq sur cinq.

2 thoughts on “Clubbing gay: sécurité en question

  1. Toute ceci est monstrueux , et je souhaite aux victimes que le courage soit à leur cotés pour bien s’en remettre .

    Il est impératif qu’à l’avenir , les quartiers chauds se solidarisent entre commerçants et habitants pour investir en louant en commun les services d’un service de sécurité privé pour faire des rondes durant les soirs de week-end .
    Il est inutile d’espérer que les autorités n’engagent des policiers supplémentaires , le gouvernement faisant des économies ou préférant dépenser dans d’autre domaines.

    Aujourd’hui , c’est à nous de nous prendre en main , de nous organiser afin de se solidariser contre la violence homophobe.
    Et d’ailleurs , après les violences qui se sont abattues récemment à la sortie de Dialogai , il serait préférable pour chacun , par exemple , de payer plus cher l’entrée d’une soirée à Dialogai , afin de couvrir les frais de 2 agents de sécurité , à l’extérieur.

    Et j’espère de tout coeur que Dialogai fasse cette démarche , afin que ce qui est arrivé il y a quelques mois devant ses portes ne se reproduise plus.

    Car sincèrement , ne comptez pas sur les autorités pour remédier à cette situation.
    Seule notre propre action peut être efficace dans l’immédiat .
    Et cela , je suis sûr qu’au fond de nous tous , nous en avons déjà bien pris conscience.

  2. le directeur de souligner encore que l’usage de la force «n’est clairement pas recommandé» auprès des membres de la sécurité. «Je les ai plusieurs fois rappelés à l’ordre à ce sujet.»

    C’est triste à dire mais la force est au contraire la seule solution valable face à ces homophobes. Quand ils auront compris que venir foutre le bordel les expose à se prendre une grosse raclée par la sécurité, ils ne reviendront pas. Il faut en finir avec les homos gentils et tolérants et rendre coup pour coup.

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