Pride 2007: Fribourg jette l’éponge
Après l'échec financier de la Pride lausannoise de 2006, les organisateurs fribourgeois ont jugé que les «risques techniques et financiers» la Swiss Pride 2007 étaient trop importants pour maintenir la manifestation prévue les 6-7 juillet prochain.
Réunie vendredi dernier, l’Assemblée générale de la Swiss Pride 2007 a décidé à l’unanimité d’annuler la Swiss Pride prévue à Fribourg les 6 et 7 juillet prochains. Les nuages noirs s’étaient amoncelés au-dessus de la manifestation fribourgeoise ces dernières semaines, malgré l’attribution du site des Grandes Rames aux organisateurs.
Parmi les difficultés rencontrées, les contraintes liées à la simultanéité du 850e anniversaire de la ville de Fribourg – obligeant à boucler la sono pendant une bonne partie de la soirée – et une recherche de sponsors excessivement ardue. Selon le communiqué du comité Swiss Pride, cette situation entraînerait «des risques techniques et financiers» trop importants. En outre, plusieurs manifestations d’envergure, dont la Lake Parade à Genève, devaient se tenir le même week-end.
Les organisateurs ont admis que le déficit enregistré lors de la Pride 2006 à Lausanne (qui, selon les dernière estimations, s’élèverait à plus de 150’000 francs) pesait sur l’organisation de la nouvelle édition. «Il n’y avait aucun engagement de la part du comité de Fribourg pour éponger les pertes accumulées à Lausanne», précise toutefois le coordinateur de la Pride fribourgeoise Gonzague Bochud. «Par contre, les sponsors se sont montrés beaucoup plus réticents en se rendant compte des risques liés à ce type d’événement.» A quatre mois de la Pride, le comité n’avait pu réunir que 10’000 francs, au lieu du minimum de 40’000 francs recquis dans le budget.
Depuis l’annonce de l’annulation, le coordinateur de la Pride Gonzague Bochud a reçu quantité de messages de soutien: «Beaucoup de Fribourgeois m’ont fait part de leur regret de ne pas revoir la Pride dans les rues de la ville. J’ai aussi été contacté par beaucoup de gens, dans les associations, qui avaient très envie d’organiser une mini-Pride dans leur ville!»
«Marquer le coup»
Secrétaire romand de l’organisation gay nationale Pink Cross, Jean-Paul Guisan a tenu à relativiser: «Bien sûr que c’était un beau projet! Mais il n’y a rien de sacrosaint. Ça ne me dérange pas qu’on laisse les énergies se reposer une année, pour revenir ensuite avec de nouvelles idées.» Organisée pour la première fois à Genève en 1997, la fête annuelle devait marquer cette année son 10e anniversaire. Une réunion des associations lesbiennes, gay, bi et trans de Suisse romande, le 17 mars prochain, devrait discuter de la suite des événements et de l’éventualité du maintien, sous cette forme ou une autre, du rendez-vous estival des communautés LGBT. Sans vouloir en dire davantage, Jean-Paul Guisan espère qu’un événement pourrait se tenir cet été: «Je crois qu’il y a des idées qui vont être développées. Ce pourrait être un événement de taille modeste qui permette de marquer le coup.»
Photo: Pride 1999 à Fribourg