«On doit se préparer à de multiples coups bas»

Ce sont finalement 70’349 signatures qui ont été déposées hier à Berne par l’Union démocratique fédérale (UDF) contre la révision du Code pénal décidée en décembre par les Chambres. Ce texte, aboutissement d’une initiative du conseiller national Mathias Reynard (PS/VS), doit criminaliser la discrimination homophobe au même titre que la discrimination raciale, ethnique ou religieuse, comme c’est déjà le cas chez plusieurs de nos voisins européens.

Une fois les signatures validées par la Chancellerie, la votation pourrait être organisée avant la fin de l’année déjà. Avant-goût de la campagne à venir, l’UDF martèle qu’il s’agit d’une loi liberticide et évoque une «censure» insupportable qui pourrait venir sanctionner la moindre blague. Un argument largement relayé au sein de l’UDC, mais qui cache les motivations religieuses et idéologique de l’UDF, parti d’inspiration évangélique connu pour son hostilité aux questions LGBT et aux droits des femmes. «Avec l’extension de la norme pénale, curés et pasteurs auront beaucoup de peine à citer des vérités bibliques», a précisé à l’ATS le chef du parti, Hans Moser.

Ordre de bataille
Les organisations LGBT se mettent en ordre de bataille. Pink Cross et LOS ont lancé un site web destiné, dans un premier temps, à récolter des fonds: contre-les-discriminations-oui.ch. «Nous devons nous préparer à une campagne de votation aux multiples coups bas», peut-on y lire. La plateforme servira aussi à surveiller et à combattre les dérapages qui sont à craindre. Les associations n’ont pas non plus l’intention de passer l’éponge sur les arguments mensongers utilisés au cours de la récolte de signature. En Suisse romande, notamment, plusieurs témoignages ont fait état de démarcheurs présentant le référendum comme un texte contre l’homophobie.

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