Salaire de ministre à la tête de l’Aide suisse contre le sida

Les honoraires de Doris Fiala, nouvelle présidente de la principale association de lutte contre le sida, font jaser, alors que la structure traverse une crise financière sans précédent.

«Un coup de cœur»: c’est ainsi que la conseillère nationale Doris Fiala avait commenté sa nomination à la tête de l’Aide suisse contre le sida. Mais peut-être avec quelques arrières-pensées. Son salaire atteint en effet quelque 50’000 francs (42’000 euros) par an, a révélé le magazine gay «Cruiser». La somme a de quoi faire réfléchir, dans une organisation qui souffre d’une baisse continue de dons et de subventions depuis quelques années. D’autant que les deux prédécesseurs de l’élue libérale-radicale avaient gagné, respectivement, 15’000 et 20’000 fr. par an, note la «Neue Zürcher Zeitung».

L’organisation a tenté d’éteindre la polémique, hier, en expliquant cette inflation salariale par le profil professionnel de sa nouvelle présidente, en poste depuis une semaine. Doris Fiala est aussi à la tête d’une agence de relations publiques. Ses compétences très recherchées, alors que l’organisme tente de renforcer ses activités de levée de fonds. Le ZEWO, qui certifie les organisations à but non lucratif du pays, a toutefois demandé à l’ASS de justifier ces honoraires. Le quotidien zurichois conclut qu’«en dernier ressort, ce sont les donateurs qui devront décider s’ils souhaitent cofinancer avec leur argent le job complémentaire, mais lucratif, d’une politicienne.»