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Odeurs corporelles: Je ne suis pas aisselle que vous croyez

Les grandes chaleurs nous le rappellent: la transpiration ne permet pas seulement de réguler la température corporelle ou de donner à la peau un petit goût salé – elle exhale mille parfums, qui en incommodent certains et en envoient d’autres au septième ciel.

La sueur: l’aimez-vous eccrine ou apocrine? Si les glandes eccrines, qui ne secrètent pas grand chose si ce n’est de l’eau et du sel, se répartissent sur tout le corps, les apocrines sont en revanche concentrées à des endroits stratégiques: mamelons, région génitale et aisselles: autrement dit, le creuset de ces fameuses «odeurs corporelles». Toutefois, même apocrine, la sueur ne schlingue pas d’elle-même. Avec sa composition digne d’un soft drink de nouvelle génération (vitamine C, anticorps, acide urique, ammoniaque, acide lactique, matières grasses), elle n’a rien de forcément répugnant – si ce n’est que ce délicat cocktail a vite fait de macérer au contact de bactéries logées dans notre épiderme. Bref, une bombe puante à retardement.

Le transpire est à venir
Fermentation, canicule et crasse, qu’à cela ne tienne: l’odeur corporelle a ses gourmets. Dédaignant déodorants et antitranspirants, ils choisissent le débardeur ou le marcel pour une exhalaison maximum au niveau des aisselles. C’est là qu’ils aiment aussi fourrer leur nez, y inspirer un grand coup, avant de se redresser étourdis et enivrés. Et quand on leur demande d’où vient ce bonheur furtif, il répondent sans hésitation: les phéromones!
Ainsi donc, le sens olfactif de ces amis au sang chaud détecterait des signaux chimiques les invitant irrésistiblement à une parade nuptiale suivie d’une copulation? On peut en douter, car à ce jour, personne n’a réussi à établir l’existence et la reconnaissance de phéromones chez l’être humain. Malgré tout, on a remarqué que des femmes vivant ou travaillant en communauté voient leur cycle menstruel se synchroniser. Plus troublant: cette expérience suédoise qui a vu en 2005 un panel d’hommes et de femmes, homos et hétéros, renifler une vingtaine d’extraits d’odeurs corporelles comprenant, entre autres, des dessous de bras masculins. Les techniques d’imagerie cérébrale ont permis de constater que chez les femmes et chez les gays, ces parfums font scintiller des zones du cerveaux différentes que celles éveillées d’ordinaire par l’olfaction. Il doit donc y avoir un truc. Mais en attendant que l’industrie du parfum ou celle du poppers le perce à jour et mettent bientôt en bouteille du concentré de mâle ou de femelle en rut, le sniffage d’aisselle, de chaussette ou d’entre-fesses a encore de beaux jours devant lui.

Illustration: Nicole Conus