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«Les gens ont peur, les policiers arrêtent sans raison»

Une centaine de personnes auraient été prises dans des rafles, accompagnées de violences, visant des personnes gay et transgenres en Azerbaïdjan. Les autorités parlent d'opérations contre la prostitution.

Après les rafles brutales contre les homosexuels présumés en Tchétchénie, des nouvelles inquiétantes proviennent d’une autre région du Caucase: l’Azerbaïdjan. Une centaine de personnes homosexuelles et transgenres auraient été arrêtées au cours des derniers jours dans des domiciles et des lieux publics de la capitale, Bakou, selon le blog EurasiaNet. Elles auraient été, dans certains cas, tabassées, insultées et soumises à des examens médicaux forcés. Une femme transsexuelle aurait aussi été tondue.

«Les gens ont peur… les policiers ont leur propre idée de l’homosexualité, et ils arrêtent sans raison, puis ils demandent de l’argent en échange d’une libération», explique Javid Nabiyev, militant LGBT de l’association Nefes. Il a appelé les personnes concernées à une extrême prudence: «N’acceptez pas de rendez-vous, ne révélez pas votre orientation sexuelle et votre identité de genre à des personnes que vous ne connaissez pas, ne répondez pas à des appels d’inconnus, restez dans l’ombre quelques temps.»

«Plaintes pour prostitution»
Les autorités ont implicitement reconnu que de nombreuses personnes gay et transsexuelles (ou d’«orientation sexuelle non traditionnelle», selon la terminologie d’Etat) avaient été interpellées. Un porte-parole du ministère de l’Intérieur a nié toute persécution contre les minorités sexuelles, précisant toutefois que ces dernières n’étaient «pas au-dessus des lois». Ainsi, l’opération serait motivée par «des plaintes pour prostitution».

Réagissant aux protestations émanant des défenseurs des droits humains, le vice président du petit Parti de la Justice s’est félicité des arrestations: «En défendant ces créatures qui sont sources d’immoralité, de maladies dangereuses et qui sont maudites par Dieu, les cercles pro-occidentaux essaient de détruire nos traditions nationales.»

Dernier de la classe européenne
L’homosexualité est théoriquement légale en Azerbaïdjan depuis 2000. L’Etat de 9 millions d’habitants, dominé depuis l’indépendance par la dynastie Aliyev, n’offre toutefois aucune protection à sa population LGBT. Dans le classement dressé par l’Ilga-Europe en 2016, le pays était en dernière place des 49 Etats du continent. La situation reflète le mépris des autorités pour les droits de l’homme, qu’illustrent les atteintes aux libertés publiques, ces dernières années.