Les Gay Games en faillite
Les événements sportifs LGBT sont-ils maudits? Quatre ans après le désastre financier des OutGames de Montréal, les Gay Games 2010 de Cologne ont à leur tour déposé leur bilan.
Il s’était déroulé du 31 juillet au 7 août dernier dans la métropole allemande: le grand rendez-vous sportif amateur gay et lesbien laisse une ardoise estimée à quelque 200 000 euros (environ 360 000 francs) sur un budget de 4 millions, rapporte le site queer.de. «Les Jeux, et surtout leur phase de préparation, sont tombés à une période de crise économique mondiale. Les coûts s’envolaient. Les sponsors ne bougeaient pas», expliquent les organisateurs dans un communiqué. Selon eux, la participation a aussi souffert de l’incertitude économique, avec un peu moins de 10 000 participants, 20% de moins que prévu.
Le comité impute toutefois le déficit à divers coups durs successifs, notamment le retrait de dernière minute d’importants partenaires. Par ailleurs, l’événement s’est déroulé juste après la bousculade meurtrière à la Love Parade de Duisburg, imposant aux Gay Games des mesures de sécurité draconiennes et coûteuses. Enfin, les organisateurs se sont dits «choqués» par «le nombre de vols auxquels les Gay Games ont été confrontés – ordinateurs, talkies-walkies, mâts, bancs, entre autres – représentant un surcoût à cinq chiffres, et tout cela non couvert par les assurances.»
En 2006, les OutGames de Montréal s’étaient achevées sur un trou de 2 millions de dollars canadiens (1,3 millions d’euros, 2,1 millions francs suisses) en créances diverses sur un budget de 15 millions de dollars. Les organisateurs en avaient fait porter la responsabilité à la Province du Québec, qui n’aurait «pas respecté ses engagements envers l’événement».
