Le Fesses-tival 2025: huit ans pour (re)faire corps

Du 22 au 26 octobre, le Fesses-tival revient à Genève pour sa huitième édition. Entre nostalgie Y2K, transmission et politiques du corps, l’événement dirigé par Lari Medawar reste le dernier festival romand à célébrer aussi librement les sexualités plurielles.
Pour Lari Medawar, cette édition a une résonance toute personnelle: «On a créé un événement dont j’avais impérativement besoin moi-même.» Né il y a huit ans, le Fesses-tival lui a permis de «commencer à vivre au lieu de survivre».
Le thème 2025, inspiré des années 2000, évoque une nostalgie pop et colorée, entre papillons, fluo et paillettes. «Je me suis rendu compte que j’avais huit ans dans les années 2000 », confie Lari. «À cette époque, il y avait trop de danger et de précarité pour être un enfant.»
Aujourd’hui, ce festival est pour lui un espace où cet enfant peut enfin se sentir en sécurité et grandir dans un lieu de transmission, d’amour et d’expérimentation.
Survivre, se transformer, s’émanciper
Au 2e étage de la Maison Saint-Gervais (22 octobre – 6 novembre), REGENERATION réunit des artistes de diverses générations et univers. Les œuvres interrogent le renouveau, la santé, le handicap, le bien-être sexuel et les réalités du VIH, tissant des liens entre médical et émotionnel, individuel et collectif.
Par la sculpture, l’installation, le dessin, la vidéo et la performance, l’exposition fait circuler des récits intergénérationnels et affirme la régénération comme stratégie crip et queer de survie, de transformation et d’émancipation.
On y retrouve notamment Vinicius Couto, Théophylle DCX et Brian Montshiwa. Le vernissage aura lieu le mercredi 22 octobre (18h – 22h) avec trois performances dès 18 h 30.
Un programme dense
Autour de cette exposition, le festival déploie plus de trente événements : performances, ateliers, projections, concerts et débats. Parmi eux, Les anges bandent-ils ? de Théophylle DCX, le Bal des Putxs ou encore le Fesses-Market, géré par la Saint-Valentin du Q.
Deux événements initialement prévus — QFC : le fist-food du cul et Bleu Brut — sont finalement annulés.
Un espace unique en Suisse romande
Alors que la FDS (Festival artistique des affects, des genres et des sexualités) a tiré sa révérence après sa 11e édition, le Fesses-tival reste aujourd’hui le dernier espace en Suisse romande à aborder aussi librement les corps, les sexualités et les identités. Une position à la fois précieuse et précaire. Derrière la fête, il y a un immense travail collectif pour garantir l’accessibilité, la sécurité et la diversité des représentations.
Le Fesses-tival demeure un lieu de visibilité et d’échange, attentif au prix libre, à l’accessibilité, aux espaces calmes et à la circulation des savoirs.
Au-delà de la fête, cette huitième édition défend une culture du soin et de la transmission, où l’art documente, répare et désire collectivement.
