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Queer-Force est-il à la hauteur ?

Queer-Force est-il à la hauteur ?

Le trailer diffusé en juin nous avait fait hurler – trop cliché, trop pédé. Sauf qu’après avoir littéralement bingé la première saison, on est déçu en bien par cette comédie animée imaginée par Sean Hayes (Will & Grace).

Le pitch? En 2011, Steve Maryweather sort major à l’American Intelligence Agency (AIA). C’est la fin aux USA du «Don’t ask, don’t tell» et il décide de sortir du placard lors de la soirée de remise des diplômes. Sauf que l’homophobie est encore bien présente et il se voit relégué à West Hollywood, le quartier gay de Los Angeles où il décide de former une équipe de super-espions LGBTIQ+. Sauf qu’en dix ans, la team haute en couleurs n’a jamais été sollicitée pour la moindre affaire. C’est alors qu’il décide de passer à l’action sans l’avis de l’AIA: c’est un succès qui pousse l’agence à reconnaître la Queer Force et à la faire enfin travailler – à condition d’intégrer dans ses rangs le très straight et macho agent Buck.

Ce postulat de départ repose sur le poids de la stigmatisation des personnes LGBTIQ+ et sur le besoin de faire communauté, sinon famille. Et, plus que l’intrigue en elle-même, ce sont les personnages qui font à la fois les atouts et les défauts de la série. Présentons-les. Il y a donc Steve Maryweather dit «Mary», le personnage principal, bâti comme Captain America, un peu lisse mais au final très attachant; Wink, jeune gay très féminin spécialiste du déguisement et drag queen à ses heures, Deb, lesbienne noire, aux cheveux ras, la vraie maman du groupe et Stat, hackeuse solidaire, clone de Lisbeth Salander, qui tombe amoureuse d’une IA. Sounds familiar? Oui, forcément, ce sont de purs stéréotypes. On pourra le déplorer, juger cela caricatural et stigmatisant. On pourra aussi regretter le manque de subtilité et de diversités des représentations – où sont les B, les T, les Q et les I de LGBTIQ+?
Mais on pourra aussi se dire que la stéréotypie est aussi bien le ressort même des fictions mettant en scène des équipes de (super)héros et sheroes, d’Avengers en passant par Totally Spies ou le Scooby-Gang, qu’un procédé comique – au sein d’un groupe, on rit de soi et des autres à travers nos outrances et nos marottes.

Parce qu’en fait, tout est là: Queer Force est drôle dès lors que l’on accepte de suspendre notre jugement critique pour accepter que c’est avant tout une fiction de divertissement qui a pour but essentiel de nous amuser. On rit alors des références très queer – quoique peut-être un peu datées – et des situations parfois scabreuses. On rit aussi de l’inventivité et de l’audace de nos personnages pour se sortir de mauvais coups. Et aussi, on s’attache absolument à elleux, surtout lorsque les scénaristes acceptent de nous dévoiler leurs parts plus intimes, comme leur passé ou leur vie de couple. Et, quand se dessinent en filigrane des enjeux aussi sérieux que les thérapies de conversion, on doit bien avouer que la série touche à son but.

Alors oui, on voudrait que tout soit parfait, que nous soyons représenté·e·x·s dans notre extrême diversité, dans nos nuances et dans nos identités… mais ne boudons pas pour autant notre plaisir devant un divertissement pas tout à fait abouti mais néanmoins assez fun.

Queer Force saison 1: 10 épisodes visible sur Netflix