Vevey
#live

Roshâni + Sami Galbi

ven 21 mars, 21:00
Lausanne
#ballroom

Siren Seduction

sam 22 mars, 22:00
Verbier

Verbier Snow Pride

sam 5 avril, 11:00
Neuchâtel

Arrabiata

sam 22 mars, 22:00

Berlin va-t-elle dire adieu à ses nuits légendaires?

Berlin va-t-elle dire adieu à ses nuits légendaires?

La fête est finie. Ou du moins, elle pourrait bientôt l'être. Tandis que quelques clubs mythiques se taillent la part du lion, de nombreux clubs berlinois pourraient bien être rayés de la carte dans les prochaines années, leurs conditions d'existence étant de plus en plus difficiles.

En décembre dernier, le Berghain fêtait majestueusement ses 20 ans. Folie des grandeurs de mise, avec une opulente Klubnacht s’étirant du vendredi au lundi et un line up en conséquence, long de plus d’une soixantaine de DJs – parmi lesquel·le·s·x des pointures de la techno à l’instar de Ben Klock, Miss Kittin, Boris ou Nick Höppner, qui ont forgé la légende du club le plus célèbre au monde. À l’entrée du temple de béton, une queue plus longue que la nuit. Mais la success story du haut lieu des nuits berlinoises, ouvert en 2004 dans une centrale électrique abandonnée par deux fêtards gays berlinois fans de techno, Norbert Thormann et Michael Teufele, est l’arbre qui cache la forêt.

Une hécatombe de fermetures

Au cours des 20 dernières années, à quelques exceptions près comme les célèbres clubs Kit Kat et Sisyphos, toute une génération de lieux a été rayée de la carte de la fête berlinoise, tels que le Bar 25, WMF-Club, Kater Holzig, Kiki Blofeld, Weekend, ZMF, Stattbad Wedding, Griessmühle, Re:mise, Rummels Bucht … Et en réalité, la liste est bien plus longue que ça. L’immense majorité de ces lieux ont dû fermer leurs portes à cause du non-renouvellement de leur bail, de la vente du terrain ou de l’immeuble où ils avaient élu domicile, de la hausse des loyers ou des plaintes d’un voisinage de plus en plus intransigeant. La plupart de ces clubs disparus étaient des lieux qui étaient aussi fréquentés par la communauté LGBT* de Berlin et d’ailleurs.

Une nouvelle vague de fermetures se profile

Aujourd’hui, une nouvelle vague de fermetures se profile à l’horizon. Le Watergate, club électro au ras de l’eau, a dû fermer ses portes après 22 ans de service le 2 janvier dernier, à l’issue d’une soirée d’adieu qui a duré 35 heures. Motif: loyer et électricité trop élevés, baisse de fréquentation. Il est vrai qu’avec l’inflation, les prix d’entrée des clubs et des boissons des clubs n’ont cessé d’augmenter ces dernières années, rendant la fête bien moins accessible qu’elle n’était il y a encore dix ans. Revenons au Berghain: en 15 ans, l’entrée a doublé, passant de 12 à 25 euros.

La Wilde Renate menacée

De l’autre côté de la Spree, c’est la Wilde Renate, un des clubs les plus abracadabrants de Berlin, et qui accueille régulièrement des soirées queer, qui va devoir fermer ses portes à la fin de l’année. Le propriétaire de l’immeuble, le Padovicz Group, un spéculateur qui possède plus de 200 immeubles à Berlin, dont celui du Watergate — et qui a notamment expulsé ces dernières années le squat légal anarcho-queer-féministe Liebig 34 — refuse de renouveler le bail.

About Blank sur le tracé d’une autoroute

Non loin de là, près de la station de S-Bahn d’Ostkreuz, le club About Blank voit aussi ses jours menacés à l’horizon 2030: il est situé sur le tracé de la future autoroute A100, un projet mammouth très controversé. Mais il pourrait bien disparaître avant cette échéance, en raison de la hausse des coûts de fonctionnement et du fait qu’une partie de la communauté de clubbeurs·e·x·s berlinois·e·x·s lui tourne le dos depuis le début de la guerre à Gaza en raison de son soutien affiché à l’État d’Israël.

«Près de la moitié des clubs envisagent de cesser leur activité à court terme»

La Club Commission, une association qui regroupe la plupart des patron·e·x·s de clubs de Berlin, tire la sonnette d’alarme: « Baisse de la fréquentation, augmentation des coûts et manque de soutien de l’Etat, tout ceci menace l’avenir du secteur. Plus de 40% des clubs peuvent à peine maintenir leur activité sans subvention, et près de la moitié d’entre eux envisagent de cesser leur activité à court terme », indique la Club Commission dans un récent communiqué de presse, qui demande à la ville de Berlin de venir en aide aux acteurices du secteur, qui ont tant fait pour la solide réputation de capitale de la fête de Berlin. «La culture des clubs de Berlin se trouve à un tournant critique. Les fermetures de clubs de ces derniers mois ne sont que le début d’une évolution qui menace le cœur culturel de la ville.»

Le SchwuZ cherche à se réinventer

Le SchwuZ, ancien club gay devenu grand club queer de Berlin au fil des décennies, a établi ses quartiers en 2013 à Neukölln, dans une ancienne brasserie. Lui n’est pas menacé de fermeture, mais cherche aujourd’hui à se réinventer. Sa direction est en train de changer de mains, et projette de déménager avec d’autres institutions queers de la ville, des fonds d’archives, dans un immeuble voisin, et d’obtenir ainsi, par le biais d’une coopérative, un loyer stable durant 99 ans. Affaire à suivre.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *