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Baisser de rideau sur un jeune auteur

L’écrivain Daniel Zufferey nous a quittés à la mi-janvier. Nous ne restons pas tout à fait seuls, il nous laisse quatre romans publiés et quelques malles d’inédits! Evocation d’un auteur qui reste à découvrir.

Ô rage, ô désespoir, n’a-t-il donc tant vécu que pour cette infâmie? Et justement non, Daniel a dit non! Certainement ni par facilité ni par égoïsme mais pour des raisons qui n’appartiennent qu’à lui. Rideau.
Ier acte: Sion, 1969, l’enfance, le collège, le conservatoire. Daniel est un garçon délicat entouré de sa proche famille, protectrice, compréhensive, et de toute une galerie truculente qu’il raconte avec couleur. Il y a, par exemple, cette parente kleptomane surprise avec une plaque de beurre dissimulée dans le corsage et plein d’autres jolis souvenirs pour bien grandir.

Humaniste distingué
IIe acte, Lausanne, 1989. Après avoir mené – un peu – la vie à Genève, Daniel s’installe à Lausanne où il fréquente l’université comme on fréquente une société de gens bien. Il partage 40 m2 avec son homme, le joli minotaure. Il y a les premiers écrits, les tentatives de publication: des romans inclassables. On y retrouve l’esprit si poli et critique de l’humaniste distingué, tout l’humour aussi d’un épicurien qui cultive par coquetterie son spleen et son hypocondrie. Parfois, il jetait négligemment au visiteur débarqué à l’improviste: «Quand je déprime, j’imprime! » et il préparait ses piles de tapuscrits en vue d’une nouvelle campagne d’envoi.
IIIe acte, 1998, consécration avec le Prix Cognac du roman policier pour L’Etoile d’or. Publication au Masque et, dans la foulée, son second titre, Douze ans de mensonge chez l’Aire. Il y aura encore Les Entrailles du Christ-Roi en 1999 puis Meurtre en festival en 2004 toujours chez l’Aire. Entre temps, Daniel est devenu journaliste; il vit à Montreux… seul. Il s’est aussi remis d’un très grave accident de voiture. Il avait donc de très bonnes raisons de partir par la suite.

Epilogue
Il faut lire L’Etoile d’or dont on attend la prochaine réimpression. Il faut lire ses autres titres, lire entre les lignes une analyse pertinente de notre société si attachée à la culture du secret. Il faut surtout espérer la sortie de l’ombre des inédits, l’œuvre véritable de Daniel Zufferey.

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L’Etoiles d’or, éd. du Masque (épuisé), 1998; Douze Ans de mensonge, éd. de l’Aire, 1998; Les Entrailles du Christ-Roi, éd. de l’Aire, 1999; Meurtre en festival, éd. de l’Aire, 2004