En visite chez Atomique-Gargamel
A la saison des allergies et autres rhinites, 360° qui ne recule devant rien afin de vous apporter une information pointue et inédite, a testé l’électro-acupuncture auprès du docteur Pillonel à Payerne. Portrait, impression et explications. Photo: David Gagnebin-de Bons
Le type de soin auquel nous avons eu recours s’abrège EAV soit électro-acupuncture selon Herr Dr Voll (lire ci-contre). Notre EAV-peuthe, Jacques Pillonel, exerce à Payerne. De la grille du jardin jusqu’à la porte de son antre, tout semble normal, pas de bazar ésotérisant ni d’autel dédié à un quelconque dieu guérisseur, juste une salle d’attente tapissée de diplômes. Après une courte attente, le maître de céans vient nous serrer la main. Il est d’un physique avenant, la poigne ferme… Nous serions-nous trompés d’adresse? Je voulais du Grand-Guignol. Sur le site du monsieur, il faisait mention de ses expérimentations sur de la volaille! Une batterie de poules qu’il a soumise à des traitements dignes – sur le papier – du Dr Frankenstein. Il a ainsi pu mesurer l’efficacité de sa thérapie.
La cathode ou l’anode?
Donc, pas de volaille, pas de gros appareil avec des ampoules et des fils électriques partout… Il faut juste se déchausser et s’installer sur un siège de coiffeur, à côté d’un puissant attirail informatique. Contre le mur d’en face, une petite bibliothèque sur laquelle sont juchées deux têtes phrénologiques. Cela n’est pas sans me rappeler le cabinet de Charles Bovary et son opération foireuse… Brève anamnèse, qu’est-ce qui m’amène dans son cabinet, en sus de mon professionnalisme journalistique: allergie aux chats! Bien, c’est parti pour des mesures. Dans une main, je tiens un cylindre de cuivre (la cathode ou l’anode?) relié à l’ordinateur. Sur l’autre main, le sémillant Dr Pillonel prend des mesures à l’aide d’une sorte de fiche électrique sur les points de rapport aux organes. Changement de main puis on passe aux pieds! Nous serions pourvus à nos extrémités de capteurs en liaison directe avec chacun de nos organes.
En bref, si les organes sont sains, le courant passe de façon régulière, s’il y a maladie, à la sortie, le courant est faible. On mesure donc la résistance. Afin de rétablir l’équilibre, il faut une thérapie à base d’huiles essentielles ou autres sels minéraux numérisés. J’insiste: numérisés. En gros c’est… ça marche… euh… Mon hôte a ouvert un tiroir et m’a montré des petites ampoules contenants les substances actives, il y en avait une d’allumée, le courant passe à travers, en est influencé et me soigne! Presque de la «sapin-de-noëlo-thérapie». Aussi déroutante que puisse paraître cette pratique médicale, le bon Dr Pillonel a su me dire sur le simple témoignage d’un regard et de son appareillage deux ou trois choses parfaitement exactes sur ma santé du moment! Au final, il a passé dans le champ de son courant modifié quatre petites fioles de marsala (mais si vous préférez le cognac?!) qui constituent mon traitement à raison de trois gouttes à lécher sur le dos de la main, trois fois par jour, jusqu’à la fin de la cure et je ne serai plus allergique aux chats. A suivre.
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Elektrizität macht frei
Non, ce n’est pas un gag, l’électro-acupuncture a été mise au point par Herr Doktor Voll, médecin allemand de son état, exerçant l’acupuncture en Allemagne. Quand la guerre fut venue, il se trouva bien dépourvu: ni désinfectant pour ses aiguilles ni chauffage pour ses patients. L’un d’entre eux – qui travaillait à Dieu sait quoi avec de l’électricité – remarqua qu’une semaine avant un mal de gorge, il mesurait toujours une résistance dans le creux de sa main. Dans le creux de l’oreille du Dr. Voll, l’observation fit des étincelles et après avoir essayé sur ses patients (cobayes?), il s’aperçut que l’on pouvait transposer les points d’acupuncture sur nos extrémités.
