Enfin un peu de spiritualité sur Twitter. Depuis cette semaine, Benoît XVI pianote sur son saint iPad, envoyant à travers le monde de lumineux conseils pour vivre sa foi. Le Vatican s’est réjoui d’avoir franchi le cap du million de suiveurs en quelques jours. Mais à y regarder de plus près, la ferveur n’est pas vraiment au rendez-vous, en tout cas sur la version française du compte papal, @Pontifex_fr. Quelques centaines de retweets, au mieux, pour les élucubrations vaticanes. Parmi les réponses, point de alléluias ni de hosanna au plus haut des cieux. C’est à croire que les tweets du saint père font bâiller les fidèles.
Ricanements
Si la version anglophone du compte, @Pontifex, est constellée de «connard», «va te faire foutre» et autres «vieux sac», les francophones semblent se contenter de ricanements. «Dieu est le rocher ferme sur lequel construire sa vie», écrit Benoît XVI. «Il est à Monaco?», réplique un internaute. «Comment vivre dans un monde sans espérance?» «…Vous avez quatre heures», ajoute un autre, lançant un thème de dissertation. Et quand un message pontifical annonce des «suggestions pour être plus assidus à la prière», la seule réponse évoque la récente bénédiction papale de la présidente du parlement ougandais, partisane de la peine de mort pour les gays. Manifestement c’est d’ailleurs autour de la question homo que tournent la plupart des réactions aux tweets du pape. «Dites, pourquoi l’Église s’oppose au mariage homosexuel alors que les prêtres sont tous mariés au même homme?», balance un certain Zéphyrin Touristryon. La discussion qui suit évoque plus les pages commentaires en panne de modérateur que les couloirs feutrés de la Curie romaine…
Sa sainteté ferait mieux d’aider les pauvres, de lutter contre ses curés pédophiles etc …monsieur le pape laisser votre place a un plus jeune vous êtes gateux, facho … nous sommes nombreux a ne plus rentrer dans vos églises !!!
Comment des croyants de ‘bonne foi’, peuvent-ils à force de fréquenter leur église, à se laisser entraîner à devenir des bons petits croisés défendant une foi ‘clé en main’ et des positions théologiques souvent indéfendables. Il y sont amenés subrepticement par des manipulations mentales culpabilisantes, triomphantes et récurrentes. Ils deviennent investis croient-ils, de la force de la foi, celle qui déplace les montagnes. Ils deviennent dans l’extase des colporteurs d’idéologies qui blessent le monde.