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«Un minimum absolu»

L'adoption historique par le Conseil national d'un compromis sur les familles homoparentales fait la une d'une grande partie des journaux suisses, ce matin. Morceaux choisis.

«Le Parlement fédéral est une grande famille. Ni hétéro ni homoparentale, mais une famille quand même. Et comme dans tout bon ménage, il arrive que le ton monte et qu’on finisse par s’envoyer la vaisselle à la figure», c’est ainsi que Bertrand Fischer, dans «L’Express»/«L’Impartial» résume la virulence des passes d’arme d’hier, lors de l’examen de la motion consacrée à l’adoption pour les couples de même sexe. Ces échanges ont laissé songeurs les commentateurs de la presse suisse. Les diatribes d’Oskar Freysinger (UDC/VS) ou du «père de famille nombreuse» Christian Lüscher (PLR/GE) sur le mode «nature vs contre nature» ont révélé le large fossé entre les partisans du texte et une partie de la droite.

«Touchés dans leurs tripes»
Dans «L’Express»/«L’Impartial», Antonio Hodgers est revenu sur l’échange glaçant qu’il a eu avec Oskar Freysinger. «Je n’ai pas eu de père. Est-ce que vous pensez que j’ai des problèmes d’identité?», lui avait demandé le Vert genevois. «Oui!», avait répondu Freysinger, tout sourire. Le père de Hodgers a été assassiné par la dictature argentine en 1976, alors qu’il n’avait que quelques mois. «Ce qui me frappe, déclare l’écologiste, c’est que certains hétérosexuels conservateurs se sentent à ce point déstabilisés par le fait que d’autres réclament des droits. A la limite, je pourrais concevoir qu’ils soient indifférents, car ça ne les concerne pas. Mais on sent qu’ils sont touchés dans leurs tripes, comme si c’était une remise en cause de leur propre identité d’hétérosexuel!»

Les homos comme animaux domestiques
On a touché le fond quand l’UDC zurichois Christoph Mörgeli s’est lâché sur Twitter, pendant les débats: «Quand est-ce que la gauche va aussi demander l’adoption pour les animaux domestiques?»

https://twitter.com/ChrMoergeli/status/279152949777821696

Oskar Freysinger, qui suggérait au même moment que les homosexuels «abusaient» d’enfants pour des «expérimentations sociales», a fait mine de déplorer la saillie de son collègue et rival (en mauvaise posture) au sein du parti. A noter que le PDC est resté muet. Sans doute le signe du fossé, interne cette fois, entre son chef, le très conservateur Christophe Darbellay, et ses élus. Plusieurs ont rallié la cause des familles homoparentales avec conviction et courage.

En retard sur l’Europe
Le retrait par la gauche de la proposition d’autoriser l’adoption d’enfants «tiers» par les couples gay n’a pas été vécu comme une défaite par les représentants de la fédération Familles arc-en-ciel. «Le point le plus important pour nous était que les familles existantes soient reconnues juridiquement», a expliqué Martina Scheibling à «20 Minuten».

Simone Rau, dans son éditorial du «Tages-Anzeiger», relève l’extraordinaire lenteur du système politique helvétique, en comparaison européenne, pour aboutir à un compromis en forme de «minimum absolu». Une situation qu’elle met sur le compte de la méfiance des conservateur vis-à-vis de familles arc-en-ciel. «Les études sur le long terme qui ont conclu que les enfants n’étaient aucunement lésés dans leur développement ne trouvent aucun écho auprès des conservateurs. C’est triste, et cela montre que pour eux, relations homosexuelles et hétérosexuelles ne sont pas égales.» Cette lenteur est légitime, estime Judith Mayencourt dans son édito de la «Tribune de Genève»: «Les défenseurs de l’adoption pour les couples homosexuels doivent aussi prendre la mesure du changement qu’ils demandent à la société. L’homoparentalité remet en question notre vision de la famille, de la paternité, de la maternité. Cela ne va pas sans vertige et sans hésitation.»

3 thoughts on “«Un minimum absolu»

  1. Je confirme les propos de Oskar Freysinger . Un enfant élevé sans son père a des problèmes pour grandir . Ne pas l’admettre c’est vouloir manipuler l’opinion pour imposer d’autres idées .

  2. Grandir, c’est avoir des problèmes (et savoir les résoudre) de toute façon, avec ou sans père. S’il y a des gens pour manipuler l’opinion, ce sont des hétéros dans votre genre, Rieubon, qui ne se posent jamais ce genre de question pour eux-mêmes.

  3. Combien d’enfants vivent élevé par leur mère et leur grand mère???? combien d’enfant n’ont plus qu’un seul parent??? Combien ne veulent plus voir soit leur mère soit leur père pour des différents familliaux!!!???? Il ne faut pas oublié qu’un enfant a certe besoin d’un homme et d’une femme pour s’identifier mais n’oublier pas qu’un enfant choisi souvent son « mentor » dans ses proches certes mais pas forcément en ses parents!!!!

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