Un «impôt sur le sexe» étouffe les saunas gay

Trop, c’est trop! Les managers d’établissements gay de Dortmund, une grande ville de la région de la Ruhr, s’estiment tondus par la Municipalité. En cause, une taxe sur «l’aménagement d’occasions de plaisirs et l’offre de prestations sexuelles» instituée au milieu de l’année dernière. La mesure, soutenue par les deux principaux partis politiques de la ville au titre de la lutte contre la prostitution de rue, touche de plein fouet les saunas gay. Ainsi l’un d’eux, le Jumbo, est-il forcé de verser 4500 euros (environ 5900 francs) par mois dans les caisses municipales. Son patron a réagi en réduisant ses jours d’ouvertures et et en augmentant ses prix d’entrée. «Dortmund n’est pas une ville avec un potentiel comparable à Dusseldorf ou Munich, explique-t-il au site Queer.de. Ici, il y a plus de personnes à l’aide sociale qui se rationnent.» Il envisage maintenant de réduire la taille de son établissement (la taxe est calculée sur la surface: 2000 m2), voire de mettre la clé sous la porte.

Malentendu
D’autres métropoles allemandes telles que Cologne ou Duisbourg imposent aussi les lieux de plaisir – mais à un taux plus faible. «La Ville n’a pas compris que chez nous, le sexe n’était pas négocié comme une marchandise, mais qu’il était librement consenti entre clients», se désole le patron d’un sex-club. Pour lui, l’impôt mènera inévitablement à la mort de la scène gay locale – et avec elle, la disparition de lieux où du matériel de prévention contre le VIH est distribué et la pratique du safer sex encouragée. «Il est à prévoir que les clients soient à nouveau de plus en plus nombreux dans les parcs, toilettes publics ou parkings», prévient-il.

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