La Pride de Lausanne dans le rouge
Pour le coordinateur de la manifestation LGBT de l’été dernier, celle-ci aura accumulé mauvais coups et coups de malchance. Reste une ardoise dépassant les 90 000 fr.
C’est la soupe à la grimace chez les commerçants et associations LGBT qui avaient accepté de mettre en commun les bénéfices réalisés dans le cadre de la Swiss Pride de Lausanne 2006. Avec environ 90 000 fr. de déficit (sur un budget dépassant les 400 000 fr.), le comité de la Pride de Lausanne a dû renoncer aux redistributions prévues, ainsi qu’à l’aide projetée en faveur de l’organisation turque Kaos, invitée d’honneur de la manifestation. Un coup dur pour Cédric Suppa, coordinateur de l’événement. Il évoque une accumulation de facteurs, à commencer par le sponsoring, dont l’élan a été cassé net par la parution au printemps 2006 de plusieurs articles de presse. Ceux-ci faisaient allusion à des tensions au sein du comité et accréditaient des rumeurs d’annulation. «Je pense que l’on a perdu 30 à 60 000 fr. de sponsoring suite à ces articles», estime Cédric Suppa. Le mauvais temps qui avait régné les deux premiers jours, la longue coupure d’électricité due à un sabotage, et qui a plongé le Village dans l’obscurité le samedi soir, ou encore la fermeture prématurée de la soirée officielle, ont achevé de creuser le manque à gagner. Sans parler des 20 à 25 000 fr. de matériel technique que les organisateurs ont dû faire venir de Neuchâtel ou Zurich, en raison de la simultanéité avec le Festival de Cité, pour lequel la plus grande partie du matériel municipal était réservé.
Symbole de l’ouverture voulue pour l’événement, la programmation ambitieuse de la grande scène a attiré un public nombreux et varié. Un choix coûteux, reconnaît Cédric Suppa, mais qui a atteint ses objectifs «Nous avons pris des risques. Cette décision d’ouverture n’a pas changé. Avec le recul nous aurions sans doute dû redimensionner la manifestation et voir plus petit, mais nous nous lancions en terrain inconnu.»
Fribourg tient le cap
Les difficultés financières de Lausanne 2006 ne remettent aucunement en cause la Pride de Fribourg. Les préparatifs vont bon train. Toutefois, Gonzague Bochud, coordinateur de l’événement qui marquera le 10e anniversaire des Pride romandes du 6 au 8 juillet prochains, tire les leçons de l’expérience lausannoise. «Nous allons éviter de prendre trop de risques. Sur le Village, il n’y aura qu’une seule scène centrale qui concentrera les principaux spectacles.» Les organisateurs ont obtenu de la municipalité d’organiser l’événement sur le site des Grandes Rames – un espace vert au bord de la Sarine.
