Une violence ignorée par le droit et la statistique
Chaque mois, un rédacteur de 360° propose un point de vue sur la question de l’homophobie. Retour sur les agressions survenues en fin d’année à Genève. Un phénomène en augmentation?
L’aube est déjà levée lorsque Michaël et Esteban, deux étudiants de 23 ans, rentrent de soirée à Genève. Enlacés à un arrêt de bus, ils se font violemment interpeller par trois adolescents. Après avoir essuyé des insultes homophobes, Esteban reçoit plusieurs coups et l’un des agresseurs urine sur Matt. Témoins de la scène, plusieurs passants, ainsi que le chauffeur de bus n’ont pas cru bon de prévenir la police.
Un climat délétère
De pareils événements, la ville de Genève en a connu plusieurs ces derniers mois. L’association Dialogai a même été plusieurs fois prise pour cible. Les homos sont donc nombreux à avoir peur. Tout comme une très grande majorité de la population suisse qui, selon un récent sondage, estime que la délinquance a explosé ces dix dernières années. Preuve en est le cours d’autodéfense mis en place par PinkCross qui apprendra aux gays à parer à une attaque. S’il est important de rester vigilants, y a-t-il vraiment lieu de tirer la sonnette d’alarme?
Les points de vue catastrophistes sont relativisés par les statistiques qui enregistrent au contraire une baisse globale des infractions. Mais certains types de criminalité ont effectivement augmenté, notamment à cause d’une délinquance juvénile plus importante. Un phénomène loin d’être nouveau mais qui a changé de forme ces vingt dernières années d’après un rapport de l’Office fédéral de la statistique. Celui-ci se concrétise tout particulièrement par la multiplication des actes de violence, notamment des agressions sexuelles qui touchent essentiellement les femmes, et des atteintes au patrimoine, les mêmes types de délits que ceux relevés à Genève.
Géométries de la dénonciation
Des statistiques officielles portant spécifiquement sur les agressions homophobes n’existent pas pour l’instant. Pour pallier ce manque et mieux comprendre l’évolution du phénomène, de nouveaux mécanismes de dénonciation, indépendants des services de police, sont mis en place, comme le recensement entrepris par Dialogai. En France, ce travail est effectué par SOS Homophobie depuis plusieurs années, grâce à un nombre toujours plus important de témoignages. Concernant les agressions violentes, les rapports de cette association montrent une légère hausse du nombre de cas rapportés, celle-ci étant toutefois proportionnelle aux chiffres globaux des atteintes aux personnes.
Il semble fort probable que ces attaques soient en grande partie à englober dans le phénomène plus large de la violence dite gratuite, les homosexuels constituant une cible parmi d’autres pour une minorité de personnes commettant de multiples méfaits. Il paraît en effet délicat et problématique d’établir une augmentation spécifique des formes violentes d’homophobie – et, a fortiori, du phénomène en général – lorsque l’on observe les mêmes variations pour l’ensemble de la population. De plus, l’emphase mise actuellement sur la question de la sécurité, que ce soit par les politiques ou les médias, peut contribuer à faire émerger une sensibilité plus grande de la société à l’égard de la violence et rendre plus automatique la dénonciation, donnant ainsi artificiellement l’impression que le phénomène progresse. Toutefois, lorsque l’on est confronté à un outrage lié à son orientation sexuelle, l’absence de recours juridique spécifique constitue un vrai frein à la reconnaissance d’une discrimination qui existe encore et toujours.
L’homophobie, grande absente du droit
L’arsenal juridique suisse concernant les minorités est globalement assez peu développé. Si l’article 261bis du code pénal condamne les incitations à la haine ou les discriminations raciales, il n’en fait pas pour autant une circonstance aggravante comme cela peut être notamment le cas aux Etats-Unis à travers la notion de «crime de haine».
En ce qui concerne les actes homophobes, les recours sont encore plus restreints. Pour les cas d’injures, le seul outil à disposition de la population LGBT est « l’atteinte à l’honneur et à la réputation ». Mais celle-ci ne peut être invoquée que de manière individuelle et non pas communautaire, contrairement à la norme pénale antiraciste.
Une situation qui ne semble pas près de changer si l’on en croit la récente décision du Tribunal fédéral concernant la plainte à l’encontre des jeunes UDC. Ces derniers avaient pourtant décrété, en mars 2009, que l’homosexualité constituait un «comportement déviant». Mais la plus haute instance juridique suisse a rendu un avis défavorable, jugeant qu’il n’existait pas d’éléments «assez individualisés» pour justifier une condamnation. Cela démontre un refus clair du législateur de protéger les homosexuels en tant que groupe social.

Excellent article !
En lisant ce paragraphe de l’article citant :
« S’il est important de rester vigilants, y a-t-il vraiment lieu de tirer la sonnette d’alarme Les points de vue catastrophistes sont relativisés par les statistiques qui enregistrent au contraire une baisse globale des infractions »
Je répondrais que :
la sonnette d’alarme est déjà tirée depuis plusieurs années , les statistiques qui soit-disant enregistrent des baisses , ne considèrent que les plaintes déposées , alors que beaucoup d’agressés ne déposent pas plainte , car : essayant de se détacher du souvenir de l’agression (pour passer à autre chose, alors que la plainte laisse une volonté de ne pas laisser passer l’affaire) , puis d’autres sont démoralisés de devoir déposer une plainte veine (plainte contre inconnu) , et enfin d’autres ont peur des représailles.
A ce sujet , rappelons tout de meme que certains pays Européens permettent de porter plante anonymement afin d’éviter les représailles , un exemple sur lequel la Suisse dite si « légalement avancée » devrait se mettre à jour.
Puis enfin ,une autre raison pour laquelle ces statistiques puissent être en légère baisse:
N’oubliez pas que le rôle du service des statistiques de l’état n’est pas d’effrayer la population en faisant part d’une évaluation réelle du nombre d’agressions , mais plutôt de la calmer , et d’établir un climat de confiance entre le citoyen et l’état. (c’est un peu comme lorsque le service de la santé déclarant que les vaccins ne contiennent aucune substance dangereuse , alors que la plus part d’entre eux contiennent des adjuvants nocifs et toxiques).
Puis évidement en lisant les conclusions du service des statistiques :
« certains types de criminalité ont effectivement augmenté, notamment à cause d’une délinquance juvénile plus importante »
je répondrais qu’ils ne font que de constater la maladie sans jamais en déceler la véritable cause (exactement comme la médecine traditionnelle et allopatique) :
Il est clair que lorsqu’un jeune qui se tape 4 heures par jour de walkman dont la musique ne crache que des paroles telles que : « j’te baise salope , sale chienne , t’est mort sale pédé , j’te flingue , nique ta mère et crève F.D.P », il faut aller chercher la cause de sa violence vers sa culture et en débattre avec lui afin de le remettre en question .
ce genre de démarche est déjà entreprise contre les jeunes néo-nazis écoutant de la musique prônant la supériorité des races nordiques, alors pourquoi ne s’attaque-t-on pas également au problème des jeunes rappeurs écoutant du Gangsta-Rap et de la musique appelant à la violence et au meurtre? par peur de se faire passer pour des racistes censureurs ?
Allez allez , je sens qu’il est bientôt finit ce vieux temps révolu de honte et culpabilisation d’appartenir à une ancienne race de colonisateurs (occidentaux).