France: Le Planning Familial objet d’une campagne de haine
À la suite de la diffusion d’une affiche mettant en scène un homme trans enceint, le mouvement est victime d’une campagne de haine de la part de l’extrême droite et de certaines militantes d’un féminisme radical excluant les personnes trans*.
C’est une affiche bienveillante prônant l’inclusivité et la prise en compte de la pluralité des parentalités qui a déclenché une vague de haine sans précédent envers le Planning Familial français.
Créée par Laurier The Fox et mettant en scène un homme trans enceint avec la mention «Au Planning, on sait que les hommes aussi peuvent être enceints», l’affiche, publiée pour la première fois le mercredi 17 août sur les réseaux sociaux, a suscité de nombreuses réactions négatives sinon haineuses de la part de l’extrême droite française. Celle-ci dénonce une «dérive woke» au sein du mouvement de défense des droits sexuels et reproductifs voire «la fin d’une civilisation». Dans le même temps, des militantes considérées comme TERF – c’est-à-dire considérant les femmes trans comme des hommes, par essentialisme et excluant les personnes trans* de leurs luttes, sont montées au créneau dénonçant une invisibilisation des femmes cisgenres.
En outre, les réseaux sociaux ont été le terrain de véritables campagnes de harcèlement envers le planning ainsi qu’envers Laurier The Fox. Celui-ci a ainsi pu témoigner au micro de France Culture de menaces de mort qu’il a reçues.
Face à ces attaques, le Planning Familial a lancé une campagne de soutien rappelant ses missions et entérinant le fait qu’il «pratique un accueil inconditionnel des personnes, quelle que soit leur identité de genre.» Cette campagne a été relayée par de nombreuses associations féministes et de santé communautaires dans la foulée.
Lundi 22 août, la ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, Isabelle Rome, a affirmé son soutien au mouvement: «Le Planning familial est une association historique essentielle pour les droits des femmes et l’accès à la contraception et à l’IVG. J’en soutiens pleinement l’action. Ne laissons pas l’extrême droite attiser les haines en instrumentalisant une campagne de communication dont je peux comprendre qu’elle ne fasse pas consensus».