Étudiants en procès pour avoir organisé une Pride sur leur campus

Aujourd’hui débute à Ankara le procès de 18 étudiant·e·s et d’un membre du corps enseignant de l’Odtü, prestigieuse école polytechnique d’Ankara, après l’organisation d’une marche des fiertés sur leur campus. Ils risquent 3 ans de prison. Les faits remontent à mai 2019, à l’occasion de la Journée mondiale contre l’homophobie et de la transphobie.

L’événement pacifique avait été organisé en dépit de l’hostilité du rectorat de l’école et d’un décret de 2017 interdisant les manifestations LGBTQ+ dans la capitale (disposition alors contestée en justice). Une cinquantaine de policiers étaient intervenus pour disperser la marche. Sans sommation, ils avaient tiré des gaz lacrymogène et des balles en caoutchouc sur le rassemblement.

Injustice

Emblématique de la répression exercée par le régime islamo-conservateur de l’AKP sur la société civile, l’affaire mobilise les communautés étudiante et LGBTQ+ de Turquie, notamment derrière la fédération Ünikuir. Cette dernière a lancé une campagne de soutien aux accusés sur les réseaux sociaux. «Nous n’acceptons pas l’interdiction, la marginalisation ou les poursuites contre la Pride, à l’Odtü ou ailleurs. Nous devons prendre la parole contre cette injustice et nous vous demandons de le faire avec nous», déclare-t-elle. En cas de condamnation, un recours devant la Cour européenne des droits de l’homme est d’ores et déjà prévu.

Le hashtag #ODTÜRengineKavuşsun («Que l’Odtü retrouve ses couleurs») a été largement partagé sur les réseaux sociaux de personnalités et d’élu·e·s européen·ne·s en solidarité avec les universitaires.

Mise à jour: L’ouverture du procès a été renvoyée au 30 avril 2021.
Quitter la version mobile