Les USA prêts à ficher les voyageurs homos?

L’approbation par la Commission européenne de la demande américaine d’élargir les champs de son «Passenger Name Record», fichier comprenant des informations sur les voyageurs européens réservant un vol à destination des Etats-Unis. Bien que ces nouveaux champs ne soient pas encore officiellement connus, le Département américain de la sécurité intérieure s’apprêterait, selon des organisations britanniques de défense des libertés individuelles, à exiger des voyageurs européens des informations sur leurs opinions philosophique, origine ethnique, appartenance à des syndicats, état de santé, voire sur leur orientation sexuelle. Cette dernière serait susceptible d’intéresser la sécurité américaine au titre des «risques potentiels de contamination par le VIH».

Informations sensibles

L’éventualité de voir s’accentuer le «fichage» des passagers suscite une inquiétude particulière en Grande Bretagne, d’où chaque année plus de 4 millions de passagers partent pour les Etats-Unis. Dans ce pays, le ministère de la justice a démenti que l’orientation sexuelle pourrait faire partie des questions posées. Quant à la Commission européenne, son vice-président Franco Frattini a assuré que les informations les plus sensibles seraient filtrées et utilisées seulement «dans des cas exceptionnels et pour la lutte contre le terrorisme et autres crimes graves.» Des précautions qui ne convainquent pas Peter Hustinx, superviseur à la protection des données de l’UE, qui a adressé un courrier à la Commission, soulignant qu’aucun mécanisme ne permettait de protéger les voyageurs européens contre les abus.

Quitter la version mobile