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Exécutions en Iran: Quelle réaction?

Exécutions en Iran: Quelle réaction?

La pendaison à Téhéran de 16 hommes décrits comme «coupables de sodomie», pose un nouveau dilemme aux organisations LGBT et de défense des droits de l'homme, qui disposent d'excessivement peu d’informations fiables sur cette affaire.

Deux ans presque jour pour jour après la pendaison de deux jeunes hommes dans la ville iranienne de Mashhad, médias et associations gay sont à nouveau mobilisés contre les menaces pesant sur la vie des gays iraniens; ceci après l’annonce de l’exécution, à Téhéran, de 16 hommes, décrits comme des «voyous» et coupables de plusieurs crimes, parmi lesquels le trafic de drogue, le viol et le «lavat», un terme désignant les actes contre-nature.

Pour les organisations d’opposants gay au régime islamique, il ne fait aucun doute que sous couvert de lutte contre la criminalité, ces condamnations font partie de la campagne lancée récemment par le pouvoir iranien contre l’«immoralité», et visant les jeunes et les femmes aux attitudes et styles de vie non conformes aux prescriptions islamiques. Ces groupes font également remarquer que le mot «lavat» aurait disparu des dernières informations officielles, au profit des autres chefs d’accusation, une omission qui tiendrait à la volonté du pouvoir de détourner l’attention internationale du sort des 16 condamnés.

Une «affaire gay»?
En dehors des informations des médias iraniens, on sait pourtant bien peu de choses des «crimes» commis par les 16 hommes. Même des organisations LGBT internationales ont avoué leur perplexité. Le IGLHRC souligne par exemple que «l’utilisation systématique de la torture, de l’extorsion d’aveux et le traitement inhumain infligé aux détenus discrédite les systèmes criminels et judiciaires iraniens.» Déjà le cas des deux jeunes hommes pendus à Mashhad en juillet 2005 avait semé un certain trouble, les deux jeunes ayant été condamnés pour le viol d’un mineur. Dans le doute, les organisations de défense des droits de l’homme, comme Amnesty International, avaient à l’époque mis en garde les organisations LGBT: dans des affaires perçues en Iran comme des crimes graves, leurs protestations pourraient s’avérer contre-productives (voir article). Il en va de même pour cette nouvelle affaire. Ainsi Jessica Stern, de l’organisation américaine Human Rights Watch reconnaît, dans la lettre d’information Euro-Queer, qu’«il n’est pas dans l’intérêt des Iraniens LGBT de voir la communauté internationale faire une ‘affaire gay’ de ce qui serait, en réalité, une affaire de viol sur des jeunes garçons ou filles.»

Entre partisans de la prudence et tenants d’actions plus volontaristes à l’encontre du régime de Téhéran, chacun s’accorde toutefois à voir dans l’augmentation en flèche du nombre d’exécutions en Iran – plus de 120 depuis le début de l’année – d’arrestations et de violences policières, des menaces extrêmement préoccupantes qui pèsent non seulement sur les gays, mais sur toute la population iranienne.

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