Les historias queer de FILMAR

Le festival genevois consacre un gros plan à la réalisatrice Albertina Carri, figure de l’underground argentin. Ses films, dont le dernier-né, s’inscrivent dans un programme de 70 œuvres en provenance de 16 pays, où les thématiques LGBTIQ+ ne font pas de la figuration.
Consacré aux cinématographies latino-américaines, FILMAR revient à Genève pour sa 27e édition qui se déroulera du 14 au 27 novembre. Mettant en lumière des cinéastes confirmés et de jeunes talents, il propose une sélection de quelque 70 œuvres en provenance de 16 pays dont quatre avant-premières. Elles explorent diverses thématiques, dont les droits humains, la mémoire, la justice sociale, les luttes politiques et environnementales, ainsi que les questions de genre et d’identité. La Ola du Chilien Sebastián Lelio, évoquant une vague de révolte qui a secoué son pays au printemps 2018, sera montré en ouverture.
Outre les sections Opera prima, Regards Actuels, Au front, Focus Sud, FILMARcito (pour les enfants), le festival propose Historias Queer, avec un gros plan sur la réalisatrice argentine Albertina Carri. Cette artiste plurielle est l’invitée d’honneur de la Muestra FILMAR 2025. Une rétrospective de sept de ses films, une conférence, une rencontre et une performance artistique lui sont consacrés.
Albertina Carri présente également son nouveau long-métrage, ¡Caigan las rosas blancas!. En pleine crise créative, Violeta, réalisatrice d’un porno lesbien à succès, fuit les codes du cinéma industriel. En recherche d’inspiration, elle entraîne ses complices dans un road trip débridé vers São Paulo. Le film, contenant des scènes sexuelles explicites, a des allures de fable où la liberté s’invente en direct et la sensualité devient un acte de création.
Quelques autres titres à ne pas rater durant cette édition de FILMAR:
Tesis sobre una domesticación (Argentine, 2024). Javier van de Couter évoque une actrice trans qui a tout: succès, reconnaissance, argent, amour. Avec son mari, elle se lance dans l’ultime rêve de fonder une famille, et adopte un enfant. Lors d’un voyage dans son village natal, sa nouvelle réalité va provoquer une série de contradictions et de réflexions sur les conventions sociales. L’écrivaine Camila Sosa Villada joue son propre rôle dans cet opus tiré de son best seller éponyme.
La séance du 20 novembre (21h) sera suivie d’une discussion avec le Pôle Trans et Non Binaire de l’Association 360.
Ruas da Glória (Brésil, 2024). Après une perte déchirante, Gabriel, un jeune professeur de littérature, s’installe à Rio dans un quartier populaire où se croisent passion, désir et rencontres imprévues. Fasciné par Adriano, un escort insaisissable, il s’engage dans une quête où l’amour, le sexe et la douleur s’entremêlent. Ce drame du Brésilien Felipe Sholl suit le chemin intime d’une reconstruction et parle des familles qu’on se choisit.
El fin de las primeras veces (Mexique, 2025). Lalo, 18 ans, quitte son village pour Guadalajara et se perd dans la ville une nuit entière. De fêtes en rencontres et en premières expériences, il explore sa sexualité et repousse ses limites, porté par un besoin vital de liberté. Le film signé Rafael Ruiz Espejo est une ode transgressive, prônant le courage d’être soi-même.
La misteriosa mirada del flamenco (Chili, 2024). Prix de la section cannoise Un Certain Regard, le film de Diego Céspedes se déroule en 1982, dans un village minier du nord du pays. Lidia, 11 ans, vit avec sa famille queer qu’elle adore. Quand une maladie inconnue et mortelle se propage dans la communauté, une rumeur se répand sur sa prétendue transmission par un simple regard entre deux hommes amoureux. Le frère de Lidia, homosexuel et marginalisé, est accusé d’en être porteur. La fillette décide alors de découvrir la vérité derrière les superstitions.
