La Chaux-de-Fonds

Bang! Bang!

mer 15 mai - sam 25 mai
Genève
#conférence

Le nu féminin dans l’art: un enjeu féministe

lun 13 mai, 18:30
Genève
#exposition

Ex-eroticis: Art et fierté du livre secret

ven 26 avril - ven 31 mai

La tête qui monte

Portrait express d’une personnalité - VALERIA BERTOLETTO

Voilà une jeune femme qui, pelotonnée contre le poêle d’un café branchouille, nous joue la comédie de la petite fille aux allumettes. Contrairement au personnage d’Anderson, Valéria Bertolotto n’arrive pas à craquer la protubérance sulfureuse, s’en agace, mais n’en fait pas moins des étincelles et suscite l’émotion quand elle tire sur sa cigarette roulée, désespérément éteinte. Bien qu’elle ne soit pas grecque, Valéria a le profil dramatique d’une Callas ou d’une Irène Papas; normale, elle est comédienne. Une interprète recherchée comme l’atteste une succession d’engagements ininterrompue depuis sa sortie de l’ASPAD. Alors qu’il était directeur de la Comédie de Genève, Claude Stratz, actuel manitou du Conservatoire de Paris, l’intègre à sa luxuriante distribution du périlleux «Ce soir on improvise» de Luigi Pirandello. Puis c’est la rencontre du duo Pasquier-Rossier à l’occasion du «Corbeau à quatre pattes»: de son propre aveu, une expérience déterminante. Elle dit préférer une collaboration avec des gens qui la stimulent plutôt que la conquête d’un rôle-culte. Préférer le travail de groupe, l’émulation plutôt que la soumission muette à un metteur en scène omnipotent. On l’a admirée dans des rôles de composition et par deux fois des vieilles biques: elle était Gertrude dans «Hamlet» selon Valentin Rossier ou s’emparait avec brio du rôle-titre de «La maison de Bernarda Alba», chef-d’œuvre de Federico Garcia Lorca. Des productions à succès qui furent suivies de tournée. Le nomadisme, hormis les tournées, elle s’en défie: son agenda est bien rempli, alors pourquoi émigrer? Pour la saisir au vol, prière de se rendre à Vidy où elle campera un rôle majeur dans une pièce de la brillante Sandra Korol. Une trame grinçante à la Beckett où deux femmes prisonnières d’une déchetterie en sous-sol n’ont pour seule subsistance que les rebuts tombant de l’étage supérieur.

Kilombo
De Sandra Korol
Création au Théâtre de Vidy
5 av. E.-Jaques Dalcroze
1007 Lausanne
www.vidy.ch