Soirée fellation: tempête dans un verre à cocktail

«Scandale sur Facebook: un bar genevois propose des soirées fellation», a titré la «Tribune de Genève» le weekend dernier. En cause, une fête organisée par Le Déclic, l’un des plus anciens bars gay de la ville. La journaliste nous apprend que la «fellation» en question, promue auprès des amis du bistrot sur le réseau social, consiste en un cocktail à base de Bailey’s et de crème fouettée, à boire sans les mains.

Mais c’est surtout le flyer de la soirée – qui n’en était d’ailleurs pas à sa première édition – qui a intéressé l’auteure. On y voit un garçon que l’on devine (un bandeau est placé stratégiquement) en pleine séance de sexe oral. Pas très raffiné, mais a priori pas de quoi fouetter un chat. Facebook, d’ordinaire très tatillon avec l’érotisme, ne l’a pas censuré. Pourtant, un avocat valaisan spécialiste en nouvelles technologie, Stéphane Fanti est catégorique: «C’est de la pornographie, et c’est clairement punissable.» Un avertissement que la «Tribune de Genève» a pris très au sérieux: elle a jugé plus prudent de supprimer le flyer incriminé de son site après l’avoir copieusement flouté (il est encore visible en cache).

Si la fameuse soirée fellation a été annulée, l’article, lui, a fait un carton sur le web. Il a caracolé en tête des pages plus lues tout le weekend et a suscité une flopée de commentaires, dont certains plutôt corsés. «Que l’on poursuive pénalement les responsables et que l’on ferme ce bar!», «C’est Sodome et Gomorrhe!», «En son temps, Calvin avait remis de l’ordre dans la Cité… Qui sera notre prochain Calvin?»… Beaucoup d’autres ont pris la défense du Déclic, rappelant que les pubs suggestives ne sont pas l’apanage de la scène gay, pas plus que le fameux cocktail «fellation». «Si cela avait été fait par un bar hétéro cela n’aurait fait qu’une publicité osée de plus parmi tant d’autres et on en aurait jamais parlé!», conclut l’un des commentateurs.

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