Mais pourquoi diable le régime iranien a-t-il mis si longtemps à s’en apercevoir? L’arme secrète des sionistes, selon une fine analyse publiée la semaine dernière dans la presse de la République islamique, ne serait autre que l’homosexualité. L’agence Mashregh (affiliée à une mouvance radicale basée dans la ville sainte de Qom, selon le «Jerusalem Post») a appris à ses lecteurs l’existence d’un «complot» mondial ourdi par le «capital juif, avec l’aide de l’Occident, surtout de l’Amérique et de la Grande-Bretagne». Son objectif: diffuser et la promouvoir l’homosexualité de manière à «banaliser l’abomination et ce phénomène immoral en plaçant sous leur joug tous ceux qui n’acceptent pas l’homosexualité».
En guise de preuve, l’article cite pêle-mêle Hollywood, les «universités juives» qui «enseignent l’homosexualité» en tant que branche obligatoire ou encore la position (de certaines branches, ndlr.) du judaïsme, qui acceptent d’unir des couples de même sexe. Preuve qu’en Iran aussi, on dévore les publication de l’office du tourisme israélien, Tel Aviv est désignée comme la «paradis des gays du monde entier» – une assertion «qui devrait faire bondir Brighton ou San Francisco», note avec amusement le Huffington Post.
à usage interne
Citant un expert des minorités en Iran, le quotidien anglophone israélien avance que l’article poursuit un but de propagande intérieure: «Il s’agit de légitimer l’exécution de gays en Iran; le texte ne vise pas seulement à ridiculiser l’Occident, mais à fournir une raison pour laquelle le pouvoir exécute les gays», explique Wahied Wahdat-Hagh.