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Lateena Plummer crée un espace où le twerk fait briller les corps

Lateena Plummer crée un espace où le twerk fait briller les corps
Lateena Plummer © DR/Arsenic

Avec les workshops « EKOS DEM A MOVE : Baddie’s Diasporic Lab », la chanteuse, danseuse et performeuse Lateena Plummer crée à l’Arsenic un espace où les personnes queers et racisées peuvent pratiquer le dancehall et le twerk. Un laboratoire de puissance, de soin et de joie qui va plus loin que la simple pratique d’une danse.

Le titre de son workshop donne le ton: Baddie’s Diasporic Lab. Le mot baddie incarne pour elle une posture: «une baddie, c’est quelqu’un d’audacieux qui prend ce qu’iel veut.» Une figure qui ne demande pas la permission d’exister, dans un monde où les corps noirs et queer peuvent être régulés, sexualisés ou marginalisés.

Un espace libérateur pour les personnes queer et racisées

Le twerk est une danse sensuelle qui consiste à secouer, isoler et faire rebondir les fesses et les hanches, souvent en position accroupie ou cambrée. Apparue à la fin des années 1990 à La Nouvelle-Orléans et issue des danses africaines mapouka et soukous, elle a été popularisée via la bounce music puis largement diffusée à partir du milieu des années 2000. Cette pratique peut aussi avoir une dimension politique, comme un acte d’empowerment corporel, notamment pour les femmes noires.

«L’objectif est qu’il n’y ait plus de stigmas envers les personnes noires»

Dans les ateliers de Lateena Plummer, la priorité est donnée aux personnes queer, racisées et réfugiées, mais restent ouvert à touxtes, «l’objectif est qu’il n’y ait plus de stigmas envers les personnes noires, et de réunir différents types de personnes», explique-t-elle. Le workshop navigue entre les danses dancehall et twerk, deux pratiques liées aux cultures afro et caribéennes.

L’envie d’enseigner ces danses est née sur scène, lorsqu’elle voyait le public tenter d’imiter les mouvements de twerk de ses concerts. Elle a donc cherché un studio pour transmettre ces pratiques dans une démarche «body positive et sexy positive», où le twerk exprime son essence féministe, c’est-à-dire «des entités féminines qui acceptent leur corps et leur sex appeal», raconte-t-elle.

«Cette culture qui vient de nos racines»

Cette danse revêt également une autre dimension: «le twerk, pour les personnes noires, est un moyen de s’exprimer avec notre corps. Pendant la période coloniale, danser, bouger, twerker devenait un exutoire, une manière de relâcher le stress, la fatigue, et de puiser du réconfort. Cela vient du fait que les personnes noires étaient opprimées» rappelle-t-elle. Pour elle, partager ces savoirs dans un espace de danse, c’est simplement partager «notre culture avec le monde, avec différents groupes ethniques, cette culture qui vient de nos racines».

Une thérapie par le mouvement

Contrairement aux pédagogies hiérarchiques, Baddie’s Diasporic Lab mise sur une approche horizontale. Au début de chaque atelier, un échauffement et un temps de présentation posent le cadre: la démarche, les attentes, et surtout la liberté laissée à chacun·e·x d’interagir à son rythme. Cette horizontalité redonne du pouvoir aux participant·e·x·s et les retours qu’elle reçoit après les ateliers sont constants: «l’empowerment».

«Je veux créer encore plus d’espaces comme celui-ci, où les gens peuvent venir et être eux-mêmes»

La séance se termine par un cercle où chacun·e·x peut montrer les mouvements appris, un moment pour donner à touxtes une occasion de «briller». «Ce n’est pas seulement un cours de danse ou de twerk. C’est une forme de thérapie pour les personnes qui ont une faible estime de soi. Ça apporte du réconfort à beaucoup de gens», ponctue-t-elle.

À long terme, elle espère que ses ateliers nourriront plus d’unité, de créativité et d’amour au sein des communautés QTBIPoC. Lateena imagine aller plus loin, en proposant un jour des cours individuels à des personnes traversant des situations difficiles. «Je veux créer encore plus d’espaces comme celui-ci, où les gens peuvent venir et être eux-mêmes», dit-elle, et rendre visibles des existences invisibilisées pour leur offrir un espace pour «briller». Une pratique du mouvement comme soin et comme soutien.

L’Arsenic accueillera prochainement deux nouveaux workshops menés par Lateena & The Dolls.

L’occasion de découvrir l’énergie du Baddie’s Diasporic Lab et de plonger dans une pratique où le mouvement devient espace de libération.

  • Samedi 22 novembre à 15h – Workshop avec Lateena & The Dolls
    Samedi 29 novembre à 15h – Workshop avec Lateena & The Dolls
  • Inscription sur arsenic.ch

    *Les ateliers sont ouverts à touxtes, avec une attention particulière portée aux personnes queer, racisées et réfugiées.