Les errances sentimentales d’Anaïs Demoustier

Elle est coquine, sexy, curieuse, férue de littérature mais tardant à conclure sa thèse, fauchée et claustrophobe. Et surtout elle court, Anaïs, moulinant joliment des gambettes dans les rues de Paris son vélo à la main. Après qui, après quoi? La pétulante trentenaire (Anaïs Demoustier) ne sait pas trop. Elle a du mal à se poser dans sa vie personnelle et professionnelle. «Je ne veux pas rencontrer des gens intéressants, je veux moi-même être intéressante», affirme-t-elle. Une formule qui n’en est pas pour autant une vocation.

Elle a un petit copain, Raoul, qui commence à lui peser. Enceinte, elle décide d’avorter et quitte sans regrets le malheureux, qui n’a pas eu son mot à dire. Lors d’un dîner, elle séduit alors Daniel (Bruno Podalydès), un éditeur qui a deux fois son âge et dont elle se lasse là rapidement. En revanche, elle brûle de rencontrer son épouse Émilie (Valeria Bruni-Tedeschi), une romancière à succès. À l’occasion d’un séminaire en Bretagne, elle est fascinée par cette femme lui offrant comme un miroir de ce qu’elle pourrait devenir.

Duo attachant
Pour son premier long métrage, Charline Bourgeois-Tacquet, elle aussi apparemment tombée sous le charme de son héroïne court vêtue, propose un portrait de femme qu’elle veut libre, fougueuse et légère. Elle nous la montre, sinon l’exhibe, sautillante, papillonnante et pleine de désirs au gré de ses errances sentimentales. Solaire, dynamique, l’impétueuse Anaïs Demoustier, qui s’impose de plus en plus dans le cinéma français, forme un duo attachant avec la lumineuse et magnifique Valeria Bruni-Tedeschi, dont la raison l’emporte sur la passion.

La comédie de mœurs existentielle en forme de marivaudage estival est charmante, mais elle reste en surface. Elle manque ainsi d’incarnation, peinant par ailleurs à dégager de l’émotion et une vraie sensualité.

Dès aujourd’hui dans les salles romandes.
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