Vive le long bouchon

Grâce à une étude allemande, on comprend plus aisément les raisons qui poussent des conducteurs seuls au volant à mater leur voisin(e) dans la file.

Les départs en vacances riment trop souvent avec les queues de voitures à se farcir des heures durant. Et là, les nerfs à fleur de peau, il faut prendre son mal en patience. Un mal? Pas sûr, car dans la lassitude ambiante des embouteillages, dans une circulation en accordéon et la main sur le levier de vitesses, impatient de passer la deuxième, l’automobiliste se laisserait sutout aller à ses fantasmes. Ces pensées lubriques ont en effet été démasquées par la société Auto Club Europa de Stuttgart (ACE) qui a sondé via internet 1833 conducteurs. Il ressort en fait qu’environ un tiers des automobilistes sont saisis par des images sensuelles, tandis que les deux tiers restant, moins enclins à une masturbation cérébrale, se préoccupent des soucis du quotidien ou même ne pensent à rien: le néant sous une cloche à fromage. Le sondage allemand ne donne pas d’explication sur cette agréable dérive. On peut néanmoins porter un regard psychologique sur ce phénomène: le conducteur, seul au volant dans un bouchon, se retrouve finalement face à soi-même, et dans l’inactivité ou la nervosité, il tente de s’évader en puisant, par exemple, dans un domaine fantasmagorique et même érotique. Alors n’ayons pas honte de nous y adonner. Car les vacances doivent se dérouler sans prise de tête! Philippe Cadoux