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Pulse Jingle Balls

sam 13 décembre, 19:00
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Ma toute première tournée d’adieu

mar 30 décembre, 20:00
Lausanne

Marché de No·iel

dim 14 décembre, 13:00
Sion

Queernotzet #8

sam 13 décembre, 22:00

Journal d’une presque humaine

Elle se dit bien élevée mais très mal éduquée: Greta Gratos gratte là où ça chatouille. Et gratifie 360° d'une nouvelle chronique. Acte I: Gentilesca Nomenclatura.

Nées vieilles et envieuses, les Gentilles n’ont l’air de rien et se croient sensibles à l’air du temps juste parce qu’elles ont agendé leur vie par tranches.
À 20 ans (après une brève incursion chez Nike et Rakaille), elles préparent leur place dans le monde la semaine et se la jouent cigales technoïdes-surpilulisées le week-end.
À 30, elles s’installent dans la case choisie, imitent la grenouille météo pour mieux gravir l’échelle sociale, remplissent leur compte en banque, grossissent en se gavant de régimes et de salles de fitness, ne lâchent leur costume-cravate qu’une fois par an à la Kake Parade et Pride pour enfiler le string vinyle à paillettes qu’elles ont acheté dans un sex-shop en cachette (histoire de frissonner un coup en s’imaginant sauvage avant de se replier sous la naphtaline en attendant le prochain prétexte).
À 40, elles vieillissent, liposucent et liftisent et ne mangent plus que du botox allégé.
À 50, elles reliposucent et reliftisent!
À 60, elles prennent leur retraite et, comme il ne reste rien à lifto-sucer, elles s’aperçoivent qu’elles n’ont rien vécu et font dépression nerveuse. Alors, elles pourrissent la vie des autres parce qu’il n’y a pas de raison qu’ils y échappent, les autres, à tout cet ennui!
La plupart des modèles de Gentilles (ceux dont on n’a pas encore perdu le secret de fabrication ni les pièces de rechange) sont encore disponibles dans les stocks de «Boys and Toys and co»:
Le modèle dit «à casquette» (fourni avec matricule, uniforme et toute une panoplie défensive). Très prisé par les Alternaïves qui adorent mettre bénévolement crâne et ossature à la disposition de leur matraque télescopique pour toutes sortes de crash-tests expérimentaux, ce modèle fait fureur chez «Gay-Bonniche» qui donnerait tout pour faire figurante dans « Cops Suck Cop’s Cocks » et goûter à un type de matraque plus… testostéronée.
Le modèle « A.O.C », obnubilé par le sort de ses compatriotes, préserve Famille et Patrie de toutes sortes de dangers extérieurs et potentiels qui mélangeraient un peu trop les cartes. Son pire cauchemar serait de réaliser que le Dieu qui l’a créé, défini, cadré et immuable est en fait une Dame, transgenre, métisse et apatride.
Le modèle «fifille», qui ne vit que pour être estampillée «vue à la télé» et nous livrer une vie à faire mourir d’ennui les éphémères, se donne des airs de style en clonant les pages des magazines. Elle fait comme on lui dit de faire, là où on lui dit de faire, bricole et suit les notices à la lettre. À force, elle ressemble plus à un patchwork de Laura Ashley qu’à une soie froissée de Fortuny, mais elle n’y voit que du feu parce que les Vilaines de papier glacé détournent son image pour en faire leur prochaine couv…

Etcaetérire, etcaetérère, les Gentilles sont sur la Terre… Et les Vilaines s’ennuient… Tralalère.

La prochaine fois nous parlerons des regardeuses d’étoiles filantes… et du Père Noël.