41% de personnages LGBTIQ+ disparaissent des écrans

Le rapport GLAAD annonce qu’en 2026, 41 % des personnages LGBTIQ+ vus cette année à la télévision ne seront plus à l’écran. Un recul qui dépasse la simple logique audiovisuelle : la représentation queer joue un rôle essentiel pour la sécurité, l’éducation et la projection des personnes LGBTIQ+, et influence directement leur acceptation sociale.
Selon *le rapport 2025 de GLAAD, 41 % des personnages LGBTIQ+ actuellement présents dans les séries et programmes TV ne réapparaîtront pas en 2026. Une contraction rapide qui intervient dans un contexte où la réaction conservatrice progresse et où les plateformes recentrent leurs contenus. Ce recul n’est pas seulement symbolique: il touche directement les publics LGBTIQ+, pour qui la représentation joue un rôle central.
Pourquoi les représentations queer sont essentielles
La fiction n’est pas qu’un espace de divertissement: elle joue un rôle déterminant dans la manière dont les personnes LGBTIQ+ se comprennent et se projettent. Pour beaucoup de jeunes queer, voir des personnages LGBTIQ+ à l’écran permet de normaliser leurs premières relations, de réduire les situations à risque et d’apaiser des peurs qu’aucun cadre éducatif ne prend en charge.
Les représentations offrent aussi à des personnes trans un accès essentiel à des récits cohérents et dignes, qui montrent des trajectoires possibles au-delà de la transition elle-même. Elles permettent de visibiliser des identités souvent étouffées, comme l’asexualité, en montrant des expériences qui échappent à la norme sexuelle et affective dominante. Et pour des personnes LGBTIQ+ plus âgées, elles ouvrent la possibilité de se projeter dans une vie affective ou familiale encore largement absente de l’espace public.
Ces récits ne transforment pas tout, mais ils créent des points de repère, des modèles d’identification, et parfois même des stratégies de survie.
Un effet réel sur l’acceptation sociale
La représentation queer bénéficie aussi aux personnes non LGBTIQ+. Elle permet à des parents, des proches ou des collègues d’être exposé·e·x·s à des récits positifs et ordinaires, loin des peurs et fantasmes qui nourrissent encore le rejet. Même quand les personnages restent très normés, ils participent à un mouvement d’ouverture: ils rendent nos existences familières. Leur disparition en masse produit l’effet inverse.
La perte de 41 % des personnages LGBTIQ+ en une seule année n’est pas un détail. C’est le signe d’une fragilisation de notre visibilité, dans un moment où les droits queer sont déjà sous pression. Et quand la télévision se referme, c’est tout l’imaginaire collectif qui se rétrécit.
Cependant, comme une grande partie des séries consommées ici provient justement de ces plateformes globales (Netflix, Prime Video, Disney+, etc.), les tendances observées sur le marché américain influencent directement ce que nous voyons, ce qui est produit et les récits auxquels les publics LGBTIQ+ d’Europe ont accès.
