Un an d’abstinence sinon rien

Le Conseil des Etats a envoyé hie au panier une motion qui demandait d’abolir la discrimination frappant les hommes homosexuels qui souhaitent donner leur sang en Suisse. Après avoir été exclus d’office pendant 40 ans – avant même la crise du sida –, les gays sont admis depuis cet été. Mais à la condition, prohibitive, de s’être abstenu de tout rapport sexuel pendant douze mois.

Claude Janiak, un des rares élus fédéraux ouvertement gay, a raconté devant ses collègues sénateurs comment il avait essayé de donner son sang et s’était vu refouler malgré un test VIH négatif, comme s’il devait mener une vie «monacale». «Je trouve ça plutôt absurde», a conclu le socialiste bâlois.

«Pas de discrimination»
Au nom de la commission de la Santé, Konrad Graber (PDC/LU) a rejeté les accusations de discrimination, relevant que les mêmes questions étaient posées à tous les donneurs potentiels, et que la règle de la période d’abstinence était appliquée dans bien d’autres pays. Le texte de Rosmarie Quadanti (PBD) a été rejeté par 22 voix contre 17.

Opposé à la motion, le conseiller fédéral Alain Berset a pour sa part rappelé que la Croix-Rouge Suisse (CRS), en charge des dons du sang, a mis en place un groupe de travail pour réévaluer les procédures actuelles. Pour le président de la CRS, Rudolf Schwabe, «il est évident, par exemple, qu’un homosexuel en partenariat enregistré a un risque de VIH plus faible qu’un hétérosexuel qui change souvent son partenaire sexuel». A terme, cela devrait être pris en compte.

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