Le mercredi 8 février, le Tribunal de district de Jérusalem a condamné Yishai Schlissel, un ultra-orthodoxe fanatique de 30 ans, à 12 ans de prison. Une peine plus lourde que les 10 ans requis par le procureur. L’homme avait attaqué à l’arme blanche les participants à la dernière Gay Pride organisée à Jérusalem-Ouest en juin 2005. Trois personnes avaient été blessées dans l’attaque perpétrée par Schlissel, qui avait expliqué être en «mission divine». A l’«Open House», centre LGBT de Jérusalem qui organise la Pride dans cette ville, on se félicite d’un verdict «approprié à la gravité du crime.» Hagai El-Ad, président du centre, a décrit l’acte de Schlissel comme «le pire crime de haine que la communauté gay israélienne ait jamais subi.»
Parallèle avec Yigal Amir
«Si l’on pense à cet événement au-delà du contexte de la communauté gay, explique El-Ad, le parallèle est clair avec Yigal Amir, l’assassin de Yitzhak Rabin. En effet, trois éléments ont préparé le terrain pour le passage à l’acte: un climat d’incitation contre la communauté gay, la certitude que sous certaines circonstances, la Loi juive justifie de tels actes – ce qui est évidemment faux – et enfin, le contact direct avec Dieu. Et Schlissel comme Amir ont prétendu avoir entendu Dieu…»
En août 2006, Jérusalem accueillera la World Pride organisée par l’Open House. A l’origine agendé pour 2005, cet événement LGBT mondial avait été repoussé en raison de la situation politique dans l’Etat hébreu, alors à la veille de l’évacuation de la bande de Gaza, et remplacé par une Pride «locale», qui avait tout de même attiré près de 10 000 personnes.
